Première économie du Moyen-Orient, l’Arabie saoudite a également un poids politique et symbolique important dans la région. Gardienne des lieux saints de l’islam, la dynastie des Saoud, qui a fondé le pays, est engagée dans une lutte de pouvoir avec les autres puissances du monde islamique, la Turquie et l’Iran, afin d’affirmer sa suprématie en tant que leader du monde musulman. Il en résulte un aventurisme militaire dans la région et une volonté de modernisation et de développement de l’économie du pays portée par le prince héritier Mohammed Ben Salmane, aux commandes depuis 2017, notamment à travers son ambitieux programme « Vision 2030 ».
Sur le plan économique, l’État saoudien entend également réduire sa dépendance à la manne pétrolière et cherche à favoriser l’émergence d’un secteur privé dans le royaume. Ainsi, le pays espère ouvrir son économie aux investissements étrangers et devenir un hub logistique majeur entre trois continents.
Cependant, l’affaire Khashoggi a porté atteinte à l’image du pays et à celle du prince héritier, notamment à l’étranger. L’Arabie saoudite a subi une perte de crédibilité et de soutien de la part des pays occidentaux, ce qui s’est traduit concrètement par une réticence à y investir. Cette baisse des investissements représente un obstacle majeur à la mise en œuvre des réformes économiques saoudiennes. De plus, une partie importante de la population – éminemment conservatrice – est réticente à une ouverture trop brutale du royaume et à une évolution des mœurs résultant des progrès sociaux et technologiques.
En matière de sécurité, si le taux de criminalité est le plus faible du Moyen-Orient (pas de délinquance de rue), la menace terroriste est élevée. La guerre au Yémen accroît ce risque, notamment dans le sud du pays, près de la frontière. Cette zone est donc à éviter autant que possible, car les attaques ou incursions des Houthis sont très fréquentes du côté saoudien de la frontière.