Le président Loukachenko, qui dirige ce pays de dix millions d’habitants d’une main de fer depuis la chute de l’URSS, est confronté à une vague de protestation sans précédent depuis sa réélection contestée en 2020. En effet, une grande partie de la population l’accuse d’avoir manipulé et truqué les élections afin de conserver le pouvoir. Ces protestations, en partie soutenues par l’étranger, ont conduit à une violente répression de la part du gouvernement, principalement en 2020-2021. Des arrestations ont eu lieu dans une dizaine de villes, anéantissant la société civile et contraignant les opposants à l’exil, notamment en Pologne et en Lituanie, d’où ils continuent d’appeler au renversement de Loukachenko.
Isolé et en manque d’alliés, Loukachenko s’est rapproché de plus en plus de la Russie (dont il avait auparavant pris ses distances) afin de relancer la coopération économique et politique entre les deux pays.
La conséquence directe de ce rapprochement est l’implication de facto de la Biélorussie dans le conflit en Ukraine : si Minsk n’est pas officiellement entré en guerre avec Kiev, Vladimir Poutine utilise la Biélorussie comme base pour ses bombardiers et ses missiles. Surtout, depuis l’été 2022, les troupes russes sont présentes en Biélorussie et menacent d’entrer en Ukraine par le nord du pays, ce qui aurait pour effet direct de faire entrer la Biélorussie dans le conflit.
La dure répression interne précitée s’accompagne d’une surveillance généralisée de la population et des voyageurs, le pays doit donc être visité en gardant ces contraintes spécifiques à l’esprit. Surtout, les zones frontalières du sud du pays sont à éviter, car elles concentrent une grande quantité de matériel militaire : le risque d’arrestations arbitraires aux checkpoints ou de dommages collatéraux en cas d’entrée en guerre de la Biélorussie et de frappes ukrainiennes sur le sol biélorusse est élevé.