Djibouti, petit pays stratégiquement situé dans le golfe d’Aden, ne présente pas de risques majeurs pour la sécurité. Cependant, le pays est exposé à un risque criminel modéré, mais réel pour la sous-région : des vols avec violence se produisent occasionnellement dans la capitale, mais surtout dans les zones périphériques, où les » coupeurs de route » sont réapparus depuis les années 2010.
La forte présence militaire dans ce petit État dissuade en partie les groupes criminels, mais des petits vols se produisent néanmoins à l’encontre des étrangers ou de leurs familles. À noter que la présence de nombreuses bases militaires, si elle garantit la stabilité de la petite république par un phénomène de » finlandisation « , présente également un risque pour les secrets d’affaires : les entreprises présentes dans le pays doivent intégrer cette dimension dans leur réflexion sécuritaire et prendre en compte la présence locale d’agents étrangers, notamment chinois et américains.
Un autre risque que les voyageurs doivent prendre en compte est l’instabilité de la sous-région et des pays voisins. Tous les pays adjacents ou voisins (Érythrée, Somalie, Éthiopie et Yémen) sont en état de guerre et/ou de grave instabilité. À Djibouti, toutes les zones frontalières sont à éviter à tout prix, à la fois pour éviter les groupes armés locaux qui peuvent être présents, pour éviter de déclencher des mines non explosées (très nombreuses aux frontières en dehors des grands axes routiers), mais aussi et surtout pour éviter de franchir la frontière par erreur et de se retrouver en territoire étranger, à la merci de l’arbitraire local ou des chefs de tribus locaux (la frontière entre Djibouti et ses voisins est très mal délimitée).
Le risque de piraterie dans le golfe d’Aden et plus largement dans la Corne de l’Afrique, bien que structurellement en baisse depuis des années, est en augmentation. S’il est devenu moins dangereux que le golfe de Guinée, le golfe d’Aden, repaire des Shebab et des pirates yéménites, reste une zone à risque : plusieurs attaques ont eu lieu au large de Djibouti et de la Somalie depuis le printemps 2022, appelant à une vigilance accrue de la part des navires commerciaux comme des plaisanciers.
Enfin, un dernier risque sécuritaire existe à Djibouti, le risque terroriste : incomparable à la situation en Somalie, le risque est néanmoins présent dans la petite République de Djibouti, notamment en raison d’une très forte polarisation politique (le FRUD, mouvement politique afar, a été classé comme mouvement terroriste par le Parlement djiboutien en 2022 suite à une attaque terroriste meurtrière contre le camp militaire de Garabtissan) ou liée au terrorisme religieux (présence de Shebabs qui traversent la frontière depuis la Somalie). L’exposition de Djibouti au terrorisme reste faible par rapport au contexte régional, mais la situation du pays est très dépendante de l’évolution des pays voisins : la reprise des violences en Somalie ou l’échec des négociations de paix en Éthiopie pourrait entraîner par effet domino une instabilité accrue à Djibouti.