En 1997, la Grande Bretagne rétrocéda Hong Kong à la Chine, comme convenu en 1898, avec pour condition qu’Hong Kong garde son système libéral et capitaliste et préserve de nombreuses libertés démocratiques (liberté d’expression, de rassemblement, de la presse, etc.) jusqu’en 2047. Il s’agissait du principe « un pays, deux systèmes ». Aujourd’hui, la Chine essaye de limiter cette autonomie hongkongaise qu’elle considère comme émanation d’une ingérence étrangère et menace pour son intégrité territoriale.
Dans la « région administrative spéciale » de Hong Kong, de nombreuses manifestations populaires se sont opposées à la mainmise de Pékin et à cette volonté d’attenter aux libertés publiques. En 2014, la révolution des parapluies est née d’un projet de loi visant à restreindre l’élection du chef de l’exécutif à un collège d’électeurs, plutôt favorable à Pékin. Ce projet de loi -avorté- a été regardé comme une immixtion de la Chine dans la politique de Hong Kong. En 2019, une loi d’extradition vers la Chine de Pékin a de nouveau mobilisé les hongkongais, contestant ici encore l’empiètement de la Chine sur l’autonomie de Hong Kong. Ces manifestations rassemblent pour la première fois tous les individus de la société hongkongaise, aussi bien la jeunesse que les acteurs du système politique et légal. Elles ont été marquées par de fortes violences policières et des atteintes inédites aux droits humains (recours abusif de la force).
Concernant la situation sécuritaire, les manifestations se sont essoufflées en fin d’année. La criminalité n’est que très peu présente à Hong Kong. Néanmoins, le gouvernement chinois témoigne d’une singulière mansuétude à l’égard des triades (mafia chinoise) et plusieurs attaques de celles-ci contre des manifestants hongkongais pro-démocratie ont été recensées.
Leurs exactions ont aussi été redoutées par les occidentaux alors cibles de Pékin. En effet, la Chine accuse les étrangers d’encourager les manifestations pro-démocratie. Elle diffuse des photos « d’agents étrangers » spéculant sur leur ingérence dans la politique sino-hongkongaise. Les membres des triades, particulièrement sensibles à la question de l’ingérence extérieure, peuvent être violents à l’encontre des expatriés ciblés par le gouvernement de Pékin.
Hong-Kong cristallise les oppositions entre l’Occident et la Chine. Ce territoire à la position éminemment stratégique est l’un des dossiers chauds de relations internationales pour l’administration Biden. L’opposition entre les deux principales puissances mondiales ne devrait pas non plus esquiver Taiwan et la gestion de la minorité Ouïghoure par les autorités chinoises dans la région du Xinyang.