Nation vaste et multiculturelle, l’Indonésie s’est transformée depuis les années 90 en nouveau dragon asiatique avec une croissance moyenne de 6%, reposant sur une main d’œuvre bon marché (1,08US$ l’heure) et sur sa proximité avec les marchés chinois et japonais. La sécurité est globalement garantie dans les poumons économiques de Java et Sumatra qui, malgré les fortes densités de population, connaissent une faible criminalité. Les îles touristiques de Lombok et Bali n’ont pas connu d’attentat contre les étrangers depuis l’attaque contre une boîte de nuit en 2002 qui avait forcé les autorités à prendre la menace islamiste au sérieux.
Cependant, les problématiques ethnico-religieuses et territoriales perdurent et présentent toujours un risque dans le pays. À l’ouest, dans la province d’Irian Jaya, qui occupe la moitié de l’île de Nouvelle-Guinée, les tensions entre la population Papoue et les forces de l’ordre sont élevées du fait de plusieurs incidents impliquant des travailleurs miniers et des étudiants en 2018 et 2019. Le pouvoir central de Jakarta a envoyé des renforts militaires sur place et la région vit sous loi martiale, ce qui ralentit les déplacements et le développement du tourisme. Les mines d’or et de cuivre, qui sont la principale richesse de la province, sont sous protection de l’armée et de gardes privés souvent australiens.
Dans l’ensemble du pays, à la population majoritairement musulmane, le risque posé par la radicalisation reste un défi majeur. Les forces de sécurité s’efforcent de détecter les terroristes potentiels avant leurs passages à l’acte notamment grâce au travail en amont mené par les unités antiterroristes. Une cinquantaine d’attentats ont été déjoués depuis 2015 dont certains contre des ambassades.
Enfin, la poussée maritime expansionniste de Pékin en mer de Chine pourrait devenir un problème pour l’Indonésie si la marine chinoise, accompagnée de flottes de bateaux de pêche, se lance dans une contestation de souveraineté des îles Riau, administrées par Jakarta.