La République démocratique du Congo, pays semi-fermé d’Afrique équatoriale, moteur démographique de la sous-région et du continent, est une nation marquée par des décennies de conflits. La richesse du sol de la RDC (notamment l’or et les minéraux précieux) a conduit à de violents affrontements entre bandes rivales, groupes ethniques et nations dans ce pays couvert de jungle.
L’est du pays, au sous-sol particulièrement riche et géographiquement très éloigné de la capitale, est en proie à de nombreux épisodes de violence chronique. Tout au long de l’année 2022, la tension s’est accrue au Nord et au Sud-Kivu entre les forces armées de la RDC et un groupe rebelle local, le M23, potentiellement soutenu par le Rwanda voisin. Cette guerre de jungle contre-insurrectionnelle a transformé tout l’est du pays en poudrière et a également ravivé tous les conflits qui agitaient les régions reculées du pays.
Ainsi, en plus des actions du M23, d’autres groupes ont repris leurs activités violentes, comme l’Armée de Résistance du Seigneur, les milices Mai-Mai, l’État Islamique et les factions pygmées et lubas qui se livrent à des nettoyages ethniques.
Malgré la présence de l’ONU depuis des années à travers la MONUSCO, la situation sécuritaire au Congo reste très précaire, surtout dans le tiers oriental du pays. Pour ces raisons, un certain nombre de zones sont à éviter par les voyageurs, à commencer par les territoires de Goma, Beni, Rutshuru, Beni, Walikale, Shabunda et Kabare dans les Kivu.
La région de Manono, dans l’ancien territoire du Katanga, est également à éviter en raison des fréquents affrontements ethniques entre Luba et Pygmées. Enfin, toutes les zones frontalières avec le Sud-Soudan, l’Ouganda, le Burundi et le Rwanda doivent également être évitées, car elles constituent des zones de transit habituelles pour différents groupes armés. La province du Kasaï, historiquement en proie à de violents affrontements, est aujourd’hui plus épargnée, même si la criminalité reste très élevée en raison de la pauvreté du territoire.
La capitale du pays, Kinshasa, bien qu’épargnée par les affrontements ethniques, religieux et politiques, reste une ville dangereuse, comme l’ensemble du pays. Mais la capitale, engluée dans des problèmes économiques que n’arrange pas la situation à l’Est, n’est pas en mesure d’absorber sa très forte croissance démographique, estimée à 40 millions d’habitants d’ici 2050 (pour environ 240 millions pour la RDC). En effet, si toutes les villes de la RDC et l’ensemble du territoire présentent des risques sécuritaires importants, les déplacements à Kinshasa doivent faire l’objet d’une vigilance accrue : les vols et les viols avec violence sont monnaie courante, les enlèvements sont en constante augmentation depuis une décennie, les cambriolages et les vols de voitures visent particulièrement les ressortissants étrangers.
Il faut noter que les travailleurs humanitaires en RDC sont parfois mal perçus, associés à l’ONU, dont la MONUSCO est accusée d’avoir aggravé la situation à l’Est en laissant des armes tomber aux mains des rebelles. Les voyageurs étrangers travaillant pour des organisations humanitaires occidentales doivent donc être très vigilants dans tout le pays.
Pour toutes ces raisons, et en raison de la situation hautement volatile dans toute la partie orientale de la RDC, des mesures de sécurité et de surveillance renforcées sont requises avant tout déplacement.