La situation sécuritaire de la Fédération de Russie est complexe, rendue plus complexe par la décision du président Vladimir Poutine de déclarer la guerre à l’Ukraine en février 2022.
Avant cette date, le pays était déjà marqué par divers risques sécuritaires. Sur le plan purement criminel, le crime organisé russe est très actif et commet régulièrement des vols à main armée, des vols, des escroqueries, des extorsions ou des enlèvements. Ces crimes visent souvent des étrangers occidentaux pour des délits financiers. En ce qui concerne les violences physiques et autres agressions, les cibles prioritaires de la violence en Russie sont les personnes africaines et asiatiques ainsi que les personnes pouvant être identifiées comme homosexuelles. Il faut noter que certains de ces crimes (avec ou sans violence) peuvent, dans les régions les plus reculées de Russie, être commis par des policiers eux-mêmes : le niveau élevé de corruption en Russie conduit certains policiers à entraver le bon fonctionnement de la justice, à refuser de prendre certaines plaintes, voire à commettre eux-mêmes des actes d’extorsion ou de corruption en utilisant leur statut.
Toujours sur le plan sécuritaire, si tout déplacement en Russie doit être conduit avec prudence en raison du risque criminel et de l’isolement de nombreuses régions du pays, une très grande vigilance doit être exercée dans certains territoires. C’est notamment le cas de l’ensemble du Caucase, qui est secoué par les risques liés au terrorisme islamiste d’une part, et par les retombées du dernier conflit avec la Géorgie d’autre part. Ainsi, dans les républiques d’Ingouchie, de Tchétchénie, du Daghestan, de Kabardino-Balkarie, d’Ossétie du Nord, de Karatchaev-Cherkessie et du Kraï de Stavropol, une vigilance extrême est requise : les enlèvements sont fréquents, des attentats ont lieu régulièrement, des mines et des munitions non explosées parsèment les campagnes et les forces de sécurité fédérales et locales sont omniprésentes, faisant respecter la loi avec une forme d’arbitraire et de paranoïa.
Depuis février 2022, la guerre en Ukraine a aggravé cette situation sécuritaire. Tout d’abord, dans l’ensemble du pays, la situation des étrangers occidentaux est très précaire, car ils font l’objet d’une surveillance accrue de la part des services de renseignement russe, qu’ils ne peuvent plus utiliser leurs moyens de paiement traditionnels et que les avions leur permettant de quitter le pays sont très limités et souvent pleins depuis la déclaration de mobilisation partielle en septembre 2022. Surtout, si l’Ukraine n’est pas actuellement en mesure de mener des opérations terrestres en Russie, elle frappe régulièrement les régions de Belgorod, Koursk, Rostov et la Crimée, avec parfois des frappes jusqu’à Engels et Saratov. Ces frappes visent principalement des cibles militaires, mais il est arrivé que des civils soient tués ou que des infrastructures soient détruites, de sorte que certains territoires se retrouvent sans électricité, eau ou gaz. Les déplacements dans les régions susmentionnées doivent donc être effectués avec une grande prudence et toute la bande de 30 km le long de la frontière ukrainienne doit être évitée dans tous les cas. Enfin, il convient de noter que la présence d’unités militaires dans les régions susmentionnées conduit les services de renseignement à exercer un contrôle important sur les populations et les voyageurs présents : en tant qu’étrangers occidentaux, il est fortement recommandé de ne pas se rendre dans ces régions pour éviter d’être détenu sous l’accusation d’espionnage.