Près de dix ans après son indépendance, le Sud-Soudan, le plus jeune pays du monde, se trouve toujours dans une situation très précaire, avec des conflits tribaux extrêmement violents entre les quelque 60 groupes ethniques du pays. La guerre civile qui y fait toujours rage a fait près de 300 000 morts, qui s’ajoutent aux 2 millions de civils tués lors du conflit avec le Soudan.
Cette situation de guerre permanente et de tensions ethniques a entraîné d’innombrables crises politiques et tentatives de coup d’État, qui contribuent à déstabiliser le pays et à fragiliser l’économie locale déjà fragile : deux tiers de la population dépendent de l’aide humanitaire pour survivre.
La crise du COVID a conduit un nombre important de pays à réduire leurs dépenses humanitaires afin de concentrer leurs efforts sur la gestion de la crise sanitaire de leur propre population. En conséquence, le sud Soudan, comme d’autres pays, voit sa situation sociale se détériorer davantage.
Face à ces difficultés récurrentes et à la violence omniprésente, un nombre important de Sud-Soudanais ont fui le pays et vivent désormais dans des camps de réfugiés à l’extérieur des frontières. D’autres restent au Sud-Soudan, mais sont « déplacés à l’intérieur du pays » et s’entassent dans des camps locaux où ils sont régulièrement victimes de chantage ou de violences physiques et sexuelles.
Outre les violences ethniques, la guerre et la situation sociale catastrophique, le pays est également marqué par une violence beaucoup plus ciblée : les journalistes et les travailleurs humanitaires sont régulièrement pris pour cible et enlevés ou tués, causant des dizaines de morts chaque année.
Le niveau de risque au Soudan du Sud doit donc être considéré comme très élevé, ce qui implique qu’une analyse des risques et de la situation locale soit effectuée avant tout voyage, et qu’un système d’escorte soit prévu pour minimiser le risque d’enlèvement ou d’attaque violente.