La Suède se distingue par ses innovations technologiques, sa volonté de changement sociétal, son dynamisme économique et surtout son système d’État providence. Mais ce modèle a été développé pour une société homogène. La Suède est le pays européen qui a accueilli le plus d’immigrants en proportion de sa population ces dernières années, notamment lors de la crise migratoire de 2015. Ces étrangers représentent désormais 20% des habitants du pays. Les Suédois s’inquiètent de la montée de la violence liée à la ghettoïsation de certains quartiers suédois et de la capacité de leur pays à gérer et intégrer un tel volume de nouveaux arrivants.
Depuis 2021, le pays détient le record européen d’homicides par arme à feu. En moyenne, on compte près de 370 fusillades par an en Suède, soit une fusillade par jour. À Stockholm, le nombre de fusillades et d’attaques à la grenade a augmenté de 79 % depuis 2020. La plupart de ces violences se concentrent dans des zones très spécifiques de Malmö et Stockholm, sur fond de trafic de drogue, qui donne lieu à une guerre sans merci entre Somaliens, Syriens et Afghans.
L’intelligentsia des partis au pouvoir est de plus en plus accusée de ne pas traiter le problème et certains médias et forces politiques alternatives émergent avec un discours critique, craignant que cette violence ne s’étende progressivement au reste de la société, mettant la population, et donc les entreprises et investisseurs étrangers, en grand danger.
Les Démocrates suédois sont l’une des figures de proue à cet égard. Ils proposent la suppression de l’asile politique pour les migrants, une transition vers un système de protection sociale plus national et la protection de la Suède contre « l’islamisme et les autres formes d’extrémisme ».
Le raidissement de la société suédoise et l’émergence de la violence dans une société traditionnellement calme et orientée vers le consensus sont inquiétants. Il est clair que le modèle de « l’exceptionnalisme suédois » est plus que jamais menacé.