Le Tchad est confronté à une instabilité latente depuis plusieurs années, notamment en raison de l’omniprésence de groupes endogènes, de conflits avec les pays voisins et de la présence à ses frontières d’États sahéliens en déliquescence, foyers de terrorisme dans la sous-région. Cette situation déjà complexe a été aggravée par la mort récente, en 2021, du président Déby, qui avait dirigé le pays de manière autocratique et assuré une forme minimale de stabilité, du moins au niveau institutionnel, pendant trente et un ans. Après la mort du chef de l’État, le parlement a été dissous et un Conseil de transition militaire a été mis en place, dirigé par le fils du président décédé. Cette institution, qui devait être temporaire, semble être en passe de devenir permanente, puisque le fils Déby semble s’opposer à la tenue d’élections. Cette situation politique et institutionnelle tendue a depuis donné lieu à de fréquents affrontements politiques, notamment dans la capitale N’Djamena, faisant de nombreuses victimes en plus des décès dus au terrorisme.
Le risque criminel est faible au Tchad, à l’exception des voleurs de grand chemin dans les régions périphériques et peu urbanisées. En revanche, le risque sécuritaire, qu’il soit d’origine terroriste (enlèvements) ou militaire (corruption, violence aux postes de contrôle), est omniprésent dans tout le pays et notamment dans toutes les zones frontalières, qu’il faut à tout prix éviter. La capitale et sa périphérie peuvent être visitées moyennant des mesures de sécurité appropriées.
Bien que le Tchad conserve une forme de stabilité, il est en proie à une crise de succession qui s’est transformée en crise institutionnelle, menaçant la stabilité globale du pays et entraînant des affrontements et des manifestations violentes, sans compter les nombreuses victimes d’attentats terroristes. De grandes parties du pays sont à éviter complètement, tandis que d’autres zones ne peuvent être abordées qu’avec des dispositifs de sécurité très forts.