REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE
La République centrafricaine (RCA) reste en 2025 un État extrêmement fragile, miné par les conflits armés, l’ingérence étrangère, la criminalité généralisée et une gouvernance très affaiblie. Si le président Faustin-Archange Touadéra est toujours au pouvoir, son autorité réelle ne dépasse pas les grands centres urbains, dont le contrôle reste précaire.
Le territoire centrafricain est largement hors du contrôle de l’État :
Le centre-nord est dominé par les résidus du FPRC.
L’extrême nord, notamment autour de Birao, est occupé par des groupes armés nomades d’origine soudanaise (ethnie Misseria).
Le nord-est est tenu par le PRNC, un mouvement armé localisé.
Le tiers sud-est, bien que faiblement peuplé, est stratégiquement important car riche en ressources et sous contrôle d’une nébuleuse de factions armées liées à l’UPC, groupe peul musulman affilié à l’ex-Séléka.
Depuis la formation de la CPC (Coalition des patriotes pour le changement) en 2020, ces groupes coordonnent leurs efforts contre le régime de Touadéra. En 2025, la CPC contrôle environ deux tiers du pays, tandis que le reste est partiellement aux mains des troupes gouvernementales appuyées par la société militaire privée Wagner, désormais formellement intégrée dans les dispositifs sécuritaires du régime.
Bien que Bangui et quelques grandes villes soient encore tenues par les forces loyalistes, toutes les villes sont considérées comme dangereuses, en raison :
De la corruption endémique des forces de sécurité,
De la présence de groupes armés, de criminels organisés et d’agents des services russes,
D’incursions régulières des groupes rebelles.
Le discours anti-occidental promu par les autorités et les médias pro-russes s’est renforcé, créant un climat hostile envers les étrangers, les ONG et les missions diplomatiques. Des travailleurs humanitaires ont été arrêtés, menacés ou expulsés en 2024.
Malgré ses ressources naturelles (diamants, or, uranium), la RCA reste parmi les pays les plus pauvres au monde. Le conflit permanent et la mauvaise gouvernance empêchent toute mise en valeur de ces richesses. La population vit dans une pauvreté extrême, aggravée par les déplacements massifs dus aux combats, et par un accès très limité à l’eau, à l’électricité et aux soins.
Tous les déplacements hors de Bangui sont formellement déconseillés.
Même la capitale présente un risque élevé de criminalité et d’insécurité, avec une recrudescence des attaques, y compris à l’encontre des expatriés.
Les zones rurales ou frontalières (avec le Tchad, le Soudan, la RDC) sont extrêmement dangereuses, en raison de la présence de groupes djihadistes, de trafics transfrontaliers, et de milices.
Toute présence étrangère doit être encadrée par un dispositif de sécurité lourd, incluant escorte armée, plans d’évacuation et coordination diplomatique étroite.