NICARAGUA

En 2025, le Nicaragua reste sous le contrôle autoritaire du président Daniel Ortega et de son épouse, la vice-présidente Rosario Murillo, qui dirigent le pays d’une main de fer depuis plus de 15 ans. Toute forme d’opposition politique ou sociale est systématiquement réprimée, et le pays est considéré comme l’un des plus fermés et les plus répressifs d’Amérique latine.

Depuis les manifestations massives de 2018, le régime a multiplié les arrestations arbitraires, déchéances de nationalité et expulsions d’opposants. En 2024, plusieurs figures de la société civile, anciens prêtres ou journalistes, ont été contraints à l’exil ou emprisonnés. Les ONG, les partis d’opposition, les médias indépendants et les universités critiques ont été fermés ou placés sous tutelle du pouvoir.
Le Nicaragua est ainsi devenu un État policier, où toute critique publique est passible de détention. La surveillance numérique, les campagnes de propagande, et l’utilisation du système judiciaire à des fins politiques sont monnaie courante. Le contrôle du pouvoir s’exerce à tous les niveaux de l’administration, y compris dans les structures religieuses et locales.

Sur le plan sécuritaire, le pays reste relativement épargné par la violence criminelle endémique qui touche d’autres pays d’Amérique centrale. Les taux d’homicides sont faibles, principalement en raison du contrôle autoritaire du territoire par l’État et de l’absence d’activités de gangs de grande envergure. Toutefois, des violences politiques ciblées, des expropriations et des intimidations sont fréquemment signalées dans les zones rurales, en particulier contre des communautés autochtones ou des opposants présumés.
Les relations diplomatiques avec les pays occidentaux sont très tendues. Les États-Unis, l’Union européenne et plusieurs pays latino-américains ont imposé des sanctions ciblées contre les dirigeants nicaraguayens pour violations des droits humains. En revanche, le pays a renforcé ses liens avec la Russie, l’Iran, la Chine et le Venezuela, dans une stratégie d’alignement anti-occidental assumé.
Sur le plan économique, la croissance est faible, minée par les sanctions, la fuite des capitaux, la corruption et l’exode de la population. Le régime survit grâce aux transferts de la diaspora, à l’économie informelle, et à certains investissements étrangers d’origine russe, vénézuélienne ou chinoise.

Pour les étrangers, les risques concernent avant tout la répression politique : arrestations arbitraires, interdiction d’entrée ou d’exercice pour les journalistes, les missionnaires, les chercheurs ou les ONG. Il est formellement déconseillé d’aborder des sujets politiques, religieux ou institutionnels avec des inconnus ou sur les réseaux sociaux.