GEORGIE
En 2025, la Géorgie traverse une période de fortes tensions politiques internes et de crispation diplomatique. Les manifestations de masse qui ont éclaté au printemps 2024 contre la loi dite « sur l’influence étrangère » ont profondément marqué la société géorgienne, polarisant davantage le paysage politique entre le pouvoir en place et les mouvements pro-européens.
Le parti au pouvoir, Rêve géorgien, est accusé par l’opposition et de nombreux observateurs internationaux de faire le jeu de Moscou, malgré le soutien officiel affiché au processus d’adhésion à l’Union européenne. La loi sur les « agents de l’étranger », adoptée en dépit des critiques européennes, a eu pour effet de restreindre l’espace civique et de stigmatiser les ONG et médias indépendants.
Les élections législatives prévues en octobre 2024 ont été entachées d’irrégularités selon plusieurs missions d’observation. En 2025, les tensions post-électorales persistent, et les manifestations sont régulièrement dispersées par la police. Le climat politique est marqué par une grande défiance envers les institutions et une dérive autoritaire perceptible.
Sur le plan sécuritaire, la situation reste globalement stable dans la capitale Tbilissi et dans les grandes villes. Toutefois, les risques de violences politiques ponctuelles ou d’arrestations arbitraires de manifestants ou journalistes sont réels.
Les tensions avec la Russie restent vives, en particulier dans les régions séparatistes de l’Abkhazie et de l’Ossétie du Sud, toujours sous contrôle militaire russe. Les lignes de démarcation font l’objet de « grignotages » territoriaux réguliers par les forces russes (processus dit de “borderisation”), et les enlèvements de civils géorgiens dans les zones limitrophes se poursuivent.
La Géorgie reste engagée dans une stratégie de rapprochement avec l’Union européenne, même si le processus d’adhésion est suspendu en raison des inquiétudes liées à l’état de droit et aux libertés fondamentales. Le pays tente néanmoins de maintenir une coopération active avec les États-Unis et les pays baltes.
Pour les voyageurs, la Géorgie demeure une destination relativement sûre, sous réserve d’éviter les zones frontalières avec l’Abkhazie et l’Ossétie du Sud. Une vigilance accrue est toutefois recommandée à Tbilissi en période de tensions politiques, notamment autour du Parlement et des grandes places publiques.