La situation en Serbie s’améliore structurellement depuis plus d’une décennie, avec un mouvement d’ouverture à l’Europe qui a entraîné une diminution de la corruption locale et une forte baisse de la criminalité. Néanmoins, le pays reste globalement plus criminogène que l’Europe occidentale ou la plupart des pays d’Europe centrale.
Les campagnes sont généralement sûres, la majorité des crimes ont lieu dans les grandes villes du pays, à commencer par la capitale Belgrade, mais aussi Novi Sad, Subotica Zlatibor et Nis. La grande majorité des crimes sont des vols sans violence et des cambriolages ciblés, mais quelques détournements de voiture violents et des agressions gratuites ont également été enregistrées, en particulier contre des ressortissants étrangers ou des personnes identifiées comme telles.
Bien que le climat politique en Serbie soit relativement calme et pacifique, avec des institutions stables, le pays conserve une propension aux manifestations massives qui doit être prise en compte : les mouvements nationalistes et orthodoxes, ou à l’inverse libéraux et pro-européens, organisent régulièrement des marches, des prières gaies et des processions, qui peuvent donner lieu à des affrontements entre radicaux qui dégénèrent souvent. L’implication des vétérans des guerres de Yougoslavie dans ces manifestations, ainsi que la participation fréquente de jeunes hommes liés à la mouvance « ultra » ou « hooligan », est un facteur aggravant de ces violences lors des manifestations. Il est donc fortement recommandé d’éviter par tous les moyens les mouvements sociaux et, dans la mesure du possible, de reporter les déplacements prévus en même temps qu’une manifestation nationale. Il est à noter que ces manifestations sont souvent dépendantes de la situation dans la sous-région (tensions au Monténégro, tensions avec le Kosovo, etc.).
Outre ce risque pénal et ce risque social et politique, il faut noter un risque plus diffus, mais important qui est celui des zones frontalières. Par exemple, la frontière avec la Macédoine du Nord, plaque tournante des trafics et de la migration illégale, doit être évitée en raison de la forte concentration de groupes mafieux dans cette zone. De même, l’ensemble de la frontière avec le Kosovo doit être considéré comme potentiellement risqué en raison du haut niveau d’activité des réseaux criminels dans cette région. Le risque criminel dans ces deux zones n’empêche pas de voyager, mais il appelle à une prudence accrue et à la mise en œuvre de mesures appropriées : en particulier, dans le cadre de la zone frontalière avec le Kosovo, il est nécessaire de baliser au préalable un itinéraire afin d’éviter les zones potentiellement minées comme Bujanovac et Presevo.
Surtout, un suivi régulier de la situation entre la Serbie et ses voisins, notamment le Kosovo, est important afin d’adapter les mesures de sécurité : La Serbie est en effet en tension permanente avec ses voisins musulmans du fait de la présence d’une minorité serbe dans ces pays, notamment au Kosovo. Au cours du dernier trimestre 2022, cette rivalité a connu une forme d’escalade non violente qui a conduit les Serbes du Kosovo à prendre une semi-autonomie vis-à-vis du pouvoir central kosovar, tandis que la Serbie, soutenue par la Russie, a annoncé sa volonté d’utiliser l’armée si nécessaire pour protéger sa diaspora. Si la situation semble, en janvier 2021, s’être partiellement apaisée, ce point de tension est à surveiller pour anticiper toute nouvelle escalade.