EGYPTE
En 2025, l’Égypte reste un État autoritaire dirigé d’une main de fer par le président Abdel Fattah al-Sissi, réélu pour un troisième mandat en décembre 2023. Le régime continue d’exercer un contrôle étroit sur la vie politique, les médias et la société civile. La répression à l’encontre des opposants, des journalistes et des militants des droits humains se poursuit, malgré quelques libérations symboliques destinées à améliorer l’image du pays à l’international. Les ONG doivent prendre en compte le fait qu’elles font l’objet d’une surveillance étroite et d’un cadre juridique extrêmement restrictif.
La situation sécuritaire reste globalement stable dans les grands centres urbains (Le Caire, Alexandrie, Louxor, Assouan), qui sont sous surveillance constante des forces de sécurité. Cependant, plusieurs foyers de tensions subsistent :
Dans le Nord-Sinaï, des cellules djihadistes affiliées à l’État islamique (Wilayat Sinaï) mènent toujours des attaques sporadiques contre les forces armées. Si leur capacité de nuisance a diminué depuis 2020, la région reste formellement déconseillée, et les opérations militaires y sont régulières.
À la frontière avec Gaza et Israël, la guerre en cours entre Israël et le Hamas depuis fin 2023 a entraîné une recrudescence des tensions. L’Égypte joue un rôle diplomatique actif dans les tentatives de médiation, mais l’afflux de blessés et de réfugiés palestiniens vers la région de Rafah crée une pression humanitaire et sécuritaire croissante. Le risque d’incidents transfrontaliers et de radicalisation régionale est réel.
Dans le désert occidental, des réseaux de contrebande et de trafic d’armes subsistent à la frontière avec la Libye. L’armée y mène régulièrement des opérations de surveillance et d’interception.
En milieu urbain, les risques pour les étrangers sont liés principalement à la délinquance de droit commun (vols, escroqueries, harcèlement sexuel), en particulier dans les zones très touristiques. Des escroqueries à grande échelle visant les visiteurs étrangers sont signalées dans certains souks, zones hôtelières ou lieux archéologiques.
Les manifestations sont rares et rapidement dispersées par les forces de l’ordre. L’espace public est très surveillé, et toute critique du pouvoir est susceptible d’entraîner des poursuites. Dans ce cadre, toute forme de mobilisation, y compris humanitaire ou associative, peut être perçue comme de l’activisme politique.
Sur le plan économique, l’Égypte traverse une crise financière aggravée par l’inflation, la dette extérieure et la dévaluation de la livre égyptienne. Le pays dépend massivement du soutien du FMI et des aides du Golfe (Arabie saoudite, Émirats). Malgré les investissements dans les mégaprojets (Nouvelle capitale administrative, extension du canal de Suez), les inégalités se creusent et les conditions de vie se détériorent pour une large partie de la population.
Les conditions de sécurité sont relativement bonnes dans les sites touristiques classiques sous haute surveillance, mais une vigilance accrue reste nécessaire. Les déplacements dans le Nord-Sinaï, le désert occidental et à la frontière libyenne sont formellement déconseillés.