ARGENTINE
En 2025, l’Argentine traverse une période de transition économique et politique profonde sous la présidence de Javier Milei, dont le programme de réformes radicales continue de bouleverser les équilibres du pays. Élu sur un discours libertarien, anti-État et anti-système, le président met en oeuvre une politique d’austérité sans précédent, combinée à une volonté de « dollariser » l’économie nationale.
Ces mesures ont généré une forte polarisation de la société argentine. D’un côté, une partie de la population et du patronat soutient cette approche libérale, censée mettre fin à des décennies de déficit chronique, d'inflation galopante et de dévaluation. De l’autre, les classes populaires, les syndicats et les fonctionnaires dénoncent un démantèlement brutal des acquis sociaux, avec des conséquences immédiates sur les conditions de vie : hausse du chômage, réduction des aides publiques et dégradation de certains services essentiels. Les besoins de la population en termes d’aide humanitaire devraient augmenter rapidement, plus de 50% de la population vivant déjà sous le seuil de pauvreté.
Sur le plan sécuritaire, l’Argentine reste l’un des pays les plus sûrs d’Amérique latine. La criminalité violente est nettement moins élevée qu’au Brésil ou en Colombie. Cependant, les grandes villes comme Buenos Aires, Córdoba et Rosario connaissent une hausse modérée des vols, cambriolages et actes de violence urbaine, alimentée par la crise sociale. Des cas d’agressions de touristes dans les transports ou dans les zones peu fréquentées en soirée sont régulièrement signalés.
Les tensions sociales sont importantes, avec des manifestations récurrentes contre les réformes du gouvernement. Les affrontements entre les forces de l’ordre et les syndicats ou groupes militants se sont multipliés depuis fin 2024, notamment dans les centres urbains. Ces mouvements peuvent donner lieu à des blocages, des violences isolées et des perturbations logistiques à ne pas sous-estimer.
Les populations indigènes, en particulier dans les provinces du Nord-Ouest (Jujuy, Salta, Tucumán), poursuivent leurs revendications territoriales, souvent dans un climat tendu. Certaines occupations de terres ou manifestations peuvent dégénérer, bien que cela reste localisé.
Pour les voyageurs, l’Argentine reste globalement accessible. Néanmoins, une vigilance accrue est recommandée, en particulier dans les zones urbaines à forte densité ou en période de contestation sociale. Une veille régulière sur la situation politique et sécuritaire locale est indispensable avant tout déplacement.