BIÉLORUSSIE

En 2025, la Biélorussie demeure un État autoritaire solidement contrôlé par Alexandre Loukachenko, au pouvoir depuis 1994. Depuis la répression du mouvement de contestation post-électoral en 2020, le pays est entré dans une phase de verrouillage politique quasi total. La société civile indépendante a été démantelée, la presse muselée et des milliers d’opposants vivent encore en exil, principalement en Lituanie et en Pologne.

Loukachenko, marginalisé sur la scène internationale, a renforcé son alliance stratégique avec Moscou, devenant un acteur pivot du dispositif militaire russe. La Biélorussie a accueilli des troupes, des infrastructures de communication et, depuis 2023, des armes nucléaires tactiques russes sur son sol. Minsk ne participe officiellement pas à la guerre en Ukraine, mais elle permet l’utilisation de son territoire pour le transit de troupes et de matériel militaire russes.

La frontière sud du pays, celle qui le sépare de l’Ukraine, reste extrêmement sensible. Les incidents frontaliers, les mouvements de troupes russes et les survols aériens y sont fréquents. Cette zone est donc à éviter strictement, tout comme les points de passage avec la Pologne et la Lituanie, où la tension est également élevée en raison des pressions migratoires orchestrées par le régime biélorusse.

La militarisation du pays s’est accentuée, notamment avec le redéploiement partiel du groupe Wagner en 2023-2024, même si sa présence semble plus symbolique qu’opérationnelle depuis la mort d’Evgueni Prigojine. L’armée biélorusse reste faible en capacité autonome, mais elle est intégrée au dispositif russo-biélorusse de défense régionale.

La surveillance généralisée de la population s’est encore accrue : écoutes, reconnaissance faciale, arrestations arbitraires, campagnes de désinformation. Les ressortissants étrangers sont particulièrement exposés à ce type de surveillance. Il est fortement déconseillé d’aborder des sujets politiques, de photographier des installations sensibles ou d’utiliser des réseaux sociaux de manière critique sur le territoire.

En matière de criminalité de droit commun, la Biélorussie reste un pays relativement sûr. Mais le risque principal est politique et institutionnel. Des cas de détentions arbitraires, notamment de journalistes, d’ONG ou de voyageurs occidentaux soupçonnés d’« espionnage », ont été signalés jusqu’en 2024.

Les déplacements dans le pays nécessitent donc une vigilance extrême. Toute présence d’un ressortissant étranger doit être préparée avec soin, en lien avec les autorités consulaires compétentes, et en évitant absolument les zones frontalières sensibles ou les rassemblements publics.