BURKINA-FASO
En 2025, le Burkina Faso reste l’un des pays les plus instables et les plus dangereux du Sahel. Le pays est toujours plongé dans une guerre asymétrique contre les groupes djihadistes affiliés à Al-Qaïda (JNIM) et à l’État islamique (EI-Sahel), qui contrôlent désormais une large partie du territoire, en particulier dans le nord, l’est et l’ouest du pays.
Le régime militaire dirigé par le capitaine Ibrahim Traoré, au pouvoir depuis le coup d'État de septembre 2022, a renforcé son contrôle autoritaire sur le pays. Le pouvoir a instauré une rhétorique ultra-souverainiste, anti-occidentale et pro-russe, accompagnée de l’expulsion de nombreux partenaires internationaux, dont les forces françaises, les ONG étrangères et certaines agences de l’ONU. Dans ce contexte, le régime s’est rapproché du groupe Wagner, dont la présence, bien que moins visible qu’au Mali, est néanmoins signalée dans certaines opérations.
Les campagnes militaires menées par l’armée burkinabè, souvent en coordination avec des milices d'autodéfense (les "Volontaires pour la défense de la patrie", VDP), donnent lieu à de nombreuses exactions, ciblant souvent des civils supposés complices des djihadistes. Les ONG dénoncent des massacres de masse, notamment dans les provinces de Yatenga, Séno et Sanmatenga.
La situation humanitaire est catastrophique : plus de 2 millions de déplacés internes, des zones entières coupées de l’aide humanitaire, des écoles et des centres de santé fermés ou détruits. La famine progresse dans plusieurs régions, notamment dans le nord, en raison du blocus des axes routiers par les groupes armés.
La capitale Ouagadougou reste sous contrôle gouvernemental, mais plusieurs attentats, attaques ciblées ou tentatives d’infiltration y ont été recensés. Les tensions politiques internes se sont également accrues, notamment entre différentes factions militaires, ce qui laisse planer le risque d’un nouveau coup d’État.Les entreprises, les ressortissants étrangers, les journalistes et les ONG sont régulièrement pris pour cibles – soit par les groupes djihadistes, soit par le régime lui-même, qui les accuse de collusion avec des puissances étrangères. Le sentiment anti-français est particulièrement fort, et toute affiliation occidentale peut constituer un facteur de risque.
L’ensemble du territoire doit être considéré comme une zone à très haut risque, y compris la capitale. Les déplacements sont formellement déconseillés, sauf motif impératif accompagné de dispositifs de sécurité extrêmement renforcés.