Depuis 2015, le Burkina Faso est confronté à un risque terroriste important en raison de l’arrivée de groupes djihadistes en provenance du Mali voisin, principalement dans le nord du pays. À ces groupes terroristes, qui ont déjà mené des attaques meurtrières, s’ajoutent des milices d’autodéfense, souvent organisées selon des critères ethniques, qui font régner la terreur et l’arbitraire dans les zones reculées du pays, parfois avec le soutien des autorités locales ou nationales.
Le pays connaît également une instabilité institutionnelle sans précédent, ayant connu deux coups d’État militaires rien qu’en 2022, le second à l’automne. Bien que les putschistes aient eu le soutien de la population, le nouveau gouvernement a déjà du mal à conserver ce soutien en raison de son incapacité à contenir le risque de terrorisme et de violence interethnique.
Enfin, depuis 2020, mais plus encore depuis 2022, le pays est plongé dans un cycle de violences, de manifestations et de rhétorique principalement anti-française, mais aussi et plus généralement anti-occidentale, en partie encouragé par les putschistes successifs et par les médias sponsorisés par la Russie. Cet état d’esprit revanchard et anti-occidental représente un risque pour les entreprises, les ONG et les travailleurs humanitaires présents dans le pays, qui pourraient être ciblés comme agents d’influence, utilisés comme boucs émissaires ou capturés comme monnaie d’échange.
Pour ces raisons, le pays est classé comme une zone à très haut risque, y compris la capitale, ce qui exige des mesures de sécurité très strictes pour tous les déplacements. Le tiers nord du pays, à la frontière du Mali, est à éviter totalement en raison de l’omniprésence des groupes djihadistes.
La réalité d’un risque terroriste omniprésent dans tout le pays, exacerbé dans le tiers nord du pays, justifie l’adoption de mesures de protection très fortes sur l’ensemble du territoire ; l’instabilité politique et le discours anti-occidental en constante augmentation nécessitent une attention particulière.