CAMBODGE

Le Cambodge demeure une destination généralement sûre pour les voyageurs. Les principales zones touristiques, telles que Siem Reap, Phnom Penh et Sihanoukville, bénéficient d’une présence policière visible et d’infrastructures adaptées. Toutefois, des incidents isolés de petite délinquance, comme des vols à la tire ou des arnaques, peuvent survenir, notamment dans les lieux très fréquentés ou la nuit.

À Phnom Penh, la sécurité s’est améliorée ces dernières années, notamment dans les quartiers touristiques comme les rives du Mékong ou les zones d’affaires, grâce à une forte présence policière. Néanmoins, certains quartiers périphériques ou moins fréquentés peuvent présenter davantage de risques.

À Sihanoukville, après une période marquée par des violences liées à des conflits entre gangs et la prolifération des casinos, la situation sécuritaire s’est stabilisée. Les zones comme Serendipity Beach, Otres Beach ou le centre-ville sont aujourd’hui relativement sûres. Cependant, il est déconseillé de circuler de nuit dans certains secteurs sensibles, notamment autour du port de Sihanoukville, à Victory Hill, White Sand 3, Chinatown, ainsi que dans les quartiers proches des grands casinos et hôtels, où la criminalité organisée liée aux trafics (drogues, prostitution, extorsion) reste une préoccupation.

D’autres régions du Cambodge offrent également un cadre sûr à condition de rester vigilant. Kampot et Kep sont considérées comme sûres et tranquilles, bien que quelques vols de motos ou dans les hébergements aient été signalés. Battambang également, avec de rares arnaques liées aux transports. Enfin, dans les provinces reculées de Mondolkiri et Ratanakiri, la sécurité est bonne à condition de rester sur les sentiers balisés, certaines routes pouvant être isolées ou en mauvais état.

Si la majeure partie du territoire reste donc paisible, notamment dans les zones touristiques et rurales, certaines régions du pays connaissent en revanche une instabilité croissante. Depuis fin juillet 2025, des tensions militaires ont éclaté entre le Cambodge et la Thaïlande, principalement le long de leur frontière commune. Un incident impliquant des soldats thaïlandais blessés par des mines terrestres a entraîné une escalade, avec échanges de tirs, frappes aériennes et déploiement de troupes. Les autorités thaïlandaises accusent le Cambodge de violer le cessez-le-feu, tandis que Phnom Penh nie ces allégations et appelle à une résolution pacifique. Malgré des négociations menées à Shanghai sous médiation chinoise, la situation reste volatile.

Ce conflit a entraîné le déplacement de plus de 300 000 personnes. Beaucoup vivent désormais dans des abris temporaires aux conditions précaires. Des infrastructures civiles telles que des pagodes ou stations-service ont également été endommagées. Bien que le cessez-le-feu annoncé le 28 juillet ait apporté un soulagement temporaire, des violations sporadiques se poursuivent, rendant la situation sécuritaire toujours préoccupante.
Ainsi, les zones frontalières comme les provinces de Preah Vihear, notamment autour du temple, et Oddar Meanchey, font l’objet de tensions armées récurrentes liées aux différends territoriaux. Ces zones sont fortement déconseillées aux voyageurs en raison des risques d’affrontements, d’incidents ponctuels incluant échanges de tirs et déploiement militaire renforcé, des mines terrestres non explosées, les fermetures des points de passage et des arrestations arbitraires.
Par ailleurs, certaines zones rurales, notamment proches des anciennes lignes de front de la guerre civile (frontières avec le Laos ou la Thaïlande), peuvent encore contenir des mines terrestres non désamorcées. Il est donc essentiel de respecter les panneaux d’avertissement et de ne pas s’aventurer hors des sentiers balisés.

Enfin, l’instabilité politique au Cambodge s’est accentuée en 2025, marquée par une gouvernance à deux têtes entre le Premier ministre Hun Manet et son père Hun Sen, qui continue d'exercer un contrôle de fait, notamment sur les questions militaires. Ce déséquilibre a été mis en évidence lors du récent conflit frontalier avec la Thaïlande, où Hun Sen a directement dirigé la réponse armée, marginalisant son fils et les institutions civiles. Ce contexte traduit une centralisation du pouvoir militaire, alimentée par l’appui stratégique de la Chine, principal allié du régime. Dans la ligne de sa stratégie d’extension d’influence en Asie du Sud-Est, Pékin soutient massivement le Cambodge sur le plan économique et sécuritaire, en particulier dans les zones côtières comme Sihanoukville, où sa présence est croissante. Sur le plan sécuritaire, cette dynamique autoritaire et militarisée augmente les risques de répression en cas de tensions internes, de contrôle renforcé des mouvements dans les zones sensibles (frontière thaïlandaise, régions sous influence chinoise), et d’une instrumentalisation possible des crises pour renforcer la mainmise du pouvoir. La vigilance est donc de mise pour les voyageurs comme pour les opérateurs économiques, notamment dans les zones frontalières et à forte concentration stratégique.

En résumé, si le Cambodge reste globalement sûr pour les voyageurs, notamment dans ses principales zones touristiques, une vigilance accrue est recommandée face à la petite délinquance et dans certains quartiers périphériques. De plus, les tensions récentes avec la Thaïlande rendent les zones frontalières risquées et fortement déconseillées. Enfin, l’instabilité politique croissante pourrait entraîner une augmentation des mesures de sécurité, des contrôles renforcés et une possible répercussion sur la liberté de circulation dans certaines régions.