La République de Centrafrique est ravagée par des conflits sociaux, religieux et ethniques depuis 2013. La principale ligne de fracture ethnico-religieuse sépare les populations musulmanes du nord des populations du sud catholiques ou animistes. Malgré des atouts incontestables (ressources naturelles, population jeune, position géographique stratégique) la classe politique locale est dépassée par l’ampleur prise par les tensions communautaires, tandis que l’économie du pays reste très dépendante des aides internationales.
En déliquescence, l’État centrafricain a perdu le contrôle d’une grande partie de son territoire : toutes les zones périphériques du pays sont contrôlées par des groupes rebelles ou criminels qui mènent des opérations militaires importantes, comme le siège de la capitale en 2021 ou l’attaque de la ville de Bangassou.
Pour résoudre ces problématiques sécuritaires, l’État centrafricain fait le pari Russe et accepte le déploiement sur son sol de centaines de mercenaires russes qui appartiennent au controversé « groupe » Wagner. D’abord cantonnés à un rôle de protection du président centrafricain, les russes ont peu à peu obtenu un rôle d’encadrement et de formation au sein des unités militaires du pays. Deux ans après leur arrivée, le bilan des hommes de Wagner reste mitigé et le groupe fait face à de nombreuses critiques : accusations de viols ou d’agressions sur les populations locales, conflits entre les mercenaires et la gendarmerie locale, pillages ou implantation économique agressive d’entreprises russes, etc.
La situation sécuritaire en République Centrafricaine est donc extrêmement difficile : la RCA doit être considérée comme un pays en guerre avec un État en faillite incapable de faire face aux rebelles ou au groupes criminels. Avant tout déplacement sur place, les voyageurs doivent donc se faire assister afin de mettre en place des mesures renforcées pour assurer leur sécurité.