DJIBOUTI
En 2025, Djibouti conserve une stabilité politique apparente, reposant sur un régime autoritaire solidement ancré, dirigé par le président Ismaïl Omar Guelleh depuis 1999. Ce petit État stratégique de la Corne de l’Afrique joue un rôle central dans la sécurité maritime régionale, en particulier grâce à son contrôle sur le détroit de Bab el-Mandeb, passage clé du commerce mondial.
Sur le plan politique, la situation reste verrouillée. L’opposition est marginalisée, les médias sont fortement encadrés, et les libertés publiques limitées. Le pouvoir repose sur un équilibre entre loyautés claniques, contrôle sécuritaire et rente stratégique tirée de la présence militaire étrangère. Les élections prévues en 2025 sont considérées comme jouées d’avance, avec une absence d’alternance crédible.
Djibouti abrite plusieurs bases militaires étrangères (France, États-Unis, Chine, Japon, Italie), ce qui en fait un pôle logistique majeur pour les opérations dans la région, notamment dans le contexte de la guerre au Yémen, des tensions en mer Rouge et des troubles en Somalie. Cette concentration de forces militaires internationales offre une garantie de stabilité géopolitique, mais fait aussi de Djibouti une cible potentielle d’acteurs terroristes ou rebelles régionaux.
Le pays reste cependant épargné par les conflits directs qui secouent la région. Aucun attentat majeur n’y a été recensé ces dernières années. La menace terroriste, bien que présente dans la région (notamment au Yémen, en Somalie et en Éthiopie), ne s’est pas concrétisée à Djibouti même, en grande partie grâce à une coopération sécuritaire étroite avec les partenaires étrangers.
Sur le plan social, la situation demeure tendue. Le chômage, notamment des jeunes, est très élevé. Les inégalités sont marquées, et l’accès aux services publics (eau, électricité, santé) reste problématique dans de nombreux quartiers de la capitale et dans les zones rurales. Des tensions latentes existent entre certaines communautés, sans toutefois s’être traduites par des violences majeures en 2024.
Les infrastructures modernes (port, aéroport, corridors logistiques) continuent de se développer grâce aux investissements chinois, mais la population en tire peu de bénéfices directs. La vie politique reste opaque, et les manifestations, rares, sont systématiquement réprimées.
Djibouti est considéré comme relativement sûr pour les voyageurs et les missions diplomatiques, à condition de se conformer strictement aux règles locales et d’éviter les zones frontalières avec l’Éthiopie et l’Érythrée, plus sensibles et potentiellement instables.