EL SALVADOR
En 2025, El Salvador continue d’attirer l’attention de la communauté internationale en raison de la stratégie sécuritaire radicale mise en oeuvre par le président Nayib Bukele. Ce dernier a été largement réélu en février 2024 pour un second mandat consécutif, malgré les controverses constitutionnelles qui avaient entouré sa candidature.
Depuis le lancement de « l’état d’exception » en mars 2022 — toujours en vigueur en 2025 — le gouvernement a emprisonné plus de 75 000 personnes, principalement accusées d'appartenance aux gangs MS-13 et Barrio 18. Cette politique de tolérance zéro a drastiquement réduit les homicides et la criminalité de rue dans tout le pays, y compris dans les zones historiquement les plus violentes comme Soyapango, Ilopango ou certaines zones rurales de l’intérieur.
El Salvador est désormais présenté par ses autorités comme le pays le plus sûr d’Amérique latine, et cette image séduit une partie de la population ainsi que des investisseurs étrangers, notamment dans les secteurs du tourisme et des technologies.
Cependant, ce climat sécuritaire a un coût élevé sur le plan des droits humains. Des ONG locales et internationales dénoncent des arrestations arbitraires, des détentions prolongées sans procès, des tortures et des décès en prison. Le système judiciaire est perçu comme instrumentalisé, et les garanties constitutionnelles sont suspendues. La presse d’opposition subit des pressions constantes et l’espace démocratique est en régression.
Sur le plan économique, le pays reste des envois de fonds de la diaspora et affiche une croissance modérée, fragilisée par une dette publique élevée et un climat d’affaires incertain. L’adoption du bitcoin comme monnaie légale n’a pas produit les effets escomptés et reste marginale dans les transactions courantes, bien que le gouvernement continue à l’utiliser comme levier symbolique d’indépendance économique.
Pour les voyageurs, le pays est beaucoup plus accessible qu’il ne l’était auparavant. Les zones urbaines, y compris San Salvador, sont devenues beaucoup plus sûres pour les étrangers, à condition de respecter des règles de base (ne pas circuler seul la nuit, éviter les quartiers périphériques). Cependant, les zones rurales restent à aborder avec prudence, surtout celles proches de la frontière avec le Honduras ou le Guatemala, où la présence des forces de sécurité est plus sporadique.