En proie à des conflits sociaux et à une économie chancelante depuis des années, le Salvador reste dans une position très fragile, notamment en raison de la présence locale de gangs et de cartels, mais aussi de la forte immigration qui déstabilise le pays.
Les maras (groupes mafieux) mènent une guerre très violente qui fait des dizaines de victimes chaque mois ; les civils, y compris les Occidentaux, sont régulièrement la cible de tentatives d’enlèvement ; et les « coupeurs de route » sont omniprésents sur les voies en dehors de la capitale du pays. Les mouvements religieux fondamentalistes et sécessionnistes sont également en pleine expansion et s’allient à des groupes politiques de gauche pour contester les politiques sociales et économiques du gouvernement libéral. La capitale elle-même doit également être considérée comme une zone dangereuse en raison de l’omniprésence des gangs et des groupes criminels qui utilisent les rues du Salvador comme champ de bataille.
Le pays est également confronté à un risque climatique important (risque d’importants glissements de terrain et d’inondations chaque année) ainsi qu’à des risques naturels très sérieux (zones sismiques et volcaniques).
Pour faire face aux difficultés, notamment économiques, le président Nayib Bukele tente de libéraliser le pays. Le dernier exemple en date est la loi faisant du bitcoin une monnaie légale dans le pays. Jusqu’à présent, le pays utilisait le dollar américain comme monnaie de facto, mais il sera désormais possible de payer en bitcoin, aucun commerçant ne pouvant refuser la cryptomonnaie comme moyen de paiement.
Ce faisant, le président fait un pari très risqué sur l’avenir : si la valeur de la cryptomonnaie continue à augmenter, le pays pourrait être assis sur une véritable mine d’or d’ici quelques décennies. Mais si les prix chutent, comme c’est souvent le cas sur ce marché très volatil, la situation économique du pays pourrait se dégrader. C’est pourquoi certains partis politiques ont appelé à manifester contre la politique d’adoption du bitcoin.
L’adoption du bitcoin comme monnaie légale soulève également une autre question : les questions fiscales et pénales. Le pays pourrait facilement devenir le premier « paradis fiscal » de la cryptomonnaie, car les revenus tirés du bitcoin ne seront pas imposés, ou seulement de manière minimale, au Salvador. Certains craignent que le pays ne devienne une plaque tournante pour toutes sortes de trafics, permettant aux criminels de venir au Salvador pour blanchir leur argent.
Il est donc possible de se rendre au Salvador, mais il convient de prendre des mesures de sécurité strictes afin d’éviter les zones contrôlées par les gangs, de s’abstenir de se déplacer en périphérie et hors de la capitale et de prendre des mesures pour limiter l’impact des risques climatiques et naturels omniprésents dans le pays.