Finlande
En 2025, la Finlande se distingue par une remarquable stabilité politique et économique, malgré un contexte géopolitique tendu lié à la guerre en Ukraine et à la menace russe. Depuis son adhésion à l’OTAN en avril 2023, Helsinki a renforcé sa posture de défense, tout en maintenant une société ouverte et des institutions solides.
La quasi-totalité du pays, y compris Helsinki, Turku, Tampere, Oulu, les régions côtières, les lacs et les zones rurales intérieures, est considérée comme sécurisée, avec de très faibles niveaux de violence criminelle, de terrorisme ou de troubles civils. La Finlande a connu un seul attentat terroriste, perpétré à Turku le 18 août 2017. Selon le Global Peace Index 2025 et Business Insider, la Finlande figure parmi les pays les plus pacifiques au monde, notamment en matière de sécurité sociale.
Les grandes villes finlandaises offrent des infrastructures modernes, un niveau de vie élevé et un accès fiable aux soins médicaux et aux services d'urgence (numéro 112). Le risque principal reste les délits mineurs (vols à l’arraché, pickpocketing), surtout dans des endroits fréquentés tels que la gare centrale d’Helsinki ou les marchés.
Cependant, la montée des tensions régionales et l’attitude de plus en plus agressive de la Russie depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine ont conduit la Finlande à renforcer significativement la sécurisation de sa frontière orientale et à réviser en profondeur sa posture de défense. Ainsi, certaines zones sont maintenant à éviter :
-La Frontière est avec la Russie : depuis mai–juin 2025, Helsinki a intensifié la surveillance de ses 1 340 km de frontière terrestre avec la Russie : clôtures, surveillance accrue, mobilisation des réservistes, et projet de quartier général OTAN à Mikkeli. La zone frontalière est donc désormais fermée indéfiniment et militarisée. Les contrôles sont stricts, les liaisons touristiques sont exclues et les tensions géopolitiques y sont particulièrement importantes. Il est donc conseillé d’éviter toute proximité immédiate avec la frontière et d’être particulièrement vigilant lors de déplacements vers la zone de Lappeenranta ou Imatra, considérées comme sensibles.
-Manifestations potentielles dans les grandes villes : des manifestations sociales ou syndicales peuvent avoir lieu, comme février et août 2023. Elles sont habituellement pacifiques, mais parfois des affrontements peuvent survenir. La police finlandaise recommande dans ce cas aux habitants d’éviter le centre-ville pendant l’événement, relayant régulièrement des consignes de sécurité via les médias et réseaux sociaux.
-Conditions climatiques extrêmes et zones isolées : en hiver, dû à des conditions climatiques particulièrement rudes, la conduite, la marche ou le cyclisme peuvent devenir dangereux, en particulier en zones rurales ou forestières non balisées. Il est essentiel de respecter les consignes de sécurité des routes (pneus neige obligatoires entre décembre et mars), d’éviter les régions désertiques en Laponie sans repère, et de planifier en fonction de la météo.
La Finlande fait face à une intensification des menaces hybrides, issues principalement d'acteurs étatiques comme la Russie et la Chine. Selon le service de renseignement de sûreté intérieure (Supo), les attaques dans la "zone grise", c’est-à-dire en-deçà du seuil de conflit armé, sont devenues un enjeu stratégique majeur. Ces menaces incluent l’espionnage économique et politique, les cyberattaques ciblées, le sabotage discret d’infrastructures, ainsi que des campagnes de désinformation et de propagande visant à semer la discorde sociale ou affaiblir la confiance envers les institutions. Par exemple, le 25 décembre 2024, le câble électrique sous-marin Estlink 2 reliant la Finlande à l’Estonie a été endommagé, provoquant une panne partielle. Les autorités suspectent le pétrolier Eagle S, lié à la "shadow fleet" russe, d’avoir délibérément endommagé le câble avec son ancre. Le navire a été saisi en territoire finlandais et l’incident est traité comme un sabotage aggravé. De même, à partir de mai 2024, plusieurs installations de traitement d’eau en Finlande ont fait l’objet d'intrusions suspectes (Pirkanmaa, Uusimaa, Varsinais‑Suomi). Bien que les actes restent de petite ampleur, un sabotage plus vaste n’est pas à exclure des possibilités. Le Supo considère ces incidents comme potentiellement liés à une stratégie d’espionnage ou de déstabilisation régionale
Dans ce contexte, la Finlande a accru ses efforts pour protéger ses infrastructures critiques, notamment dans les domaines de la santé, de l’énergie, des transports et des télécommunications. Une attention particulière est portée à la cybersécurité des bases de données sensibles, comme celles contenant des informations génétiques ou médicales, qui sont considérées comme des cibles potentielles de haute valeur stratégique.
Le Supo alerte également sur l’évolution rapide des méthodes d’ingérence étrangère, notamment via les réseaux sociaux, les faux profils numériques, ou encore les ingérences dans les débats politiques et électoraux, visant à influencer l’opinion publique et à polariser la société finlandaise.
En réponse, les autorités ont renforcé la coopération avec l’OTAN et l’UE, investi dans des systèmes de détection avancée, et adopté une stratégie nationale de résilience hybride, mobilisant à la fois les institutions publiques, le secteur privé et la population.
En résumé, la Finlande conjugue en 2025 une stabilité interne remarquable et une résilience stratégique face à des menaces conventionnelles et hybrides. Le pays reste globalement sûr pour les visiteurs et partenaires, sous réserve du respect des consignes de sécurité et de vigilance numérique.