HONDURAS
En 2025, le Honduras demeure l’un des pays les plus violents d’Amérique centrale, malgré les efforts sécuritaires intensifiés sous la présidence de Xiomara Castro, élue en 2021. Si certaines améliorations ponctuelles ont été enregistrées dans les zones touristiques et les centres urbains formellement sécurisés, l’emprise des gangs et du narcotrafic reste très forte sur une grande partie du territoire.
Depuis 2022, la présidente Castro a imposé un état d’exception partiel, renouvelé à plusieurs reprises, pour tenter de lutter contre les « maras » (MS-13, Barrio 18) et les structures criminelles infiltrées jusque dans les institutions. Des milliers d’arrestations ont été opérées, et plusieurs quartiers de Tegucigalpa et San Pedro Sula ont vu leur sécurité s’améliorer. Cependant, les ONG dénoncent des abus policiers, des détentions arbitraires et des exécutions extrajudiciaires.
Les gangs conservent une forte capacité de nuisance dans les zones périurbaines, les quartiers informels et certaines zones rurales, où ils pratiquent l’extorsion systématique, les enlèvements et les meurtres ciblés. Le Honduras reste aussi un point de transit majeur pour le trafic de drogue en direction du Mexique et des États-Unis, ce qui alimente les conflits entre groupes criminels et exacerbe la corruption au sein des forces de l’ordre et de la justice.
Sur le plan politique, le gouvernement Castro tente de renforcer les services publics et de relancer la lutte contre la corruption, mais les résistances internes sont importantes. Le Parlement reste divisé, et certains clans politiques ou économiques conservent une forte influence dans l’appareil d’État. Les droits des femmes, des journalistes et des minorités sexuelles continuent d’être régulièrement bafoués.
La situation humanitaire reste difficile : pauvreté structurelle, accès limité aux soins, à l’eau potable et à l’éducation dans plusieurs régions. Les catastrophes naturelles (pluies torrentielles, glissements de terrain, ouragans) aggravent ces fragilités, notamment dans les départements de Yoro, Atlántida et Gracias a Dios.
Pour les étrangers, les risques sont élevés, en particulier dans les grandes villes (Tegucigalpa, San Pedro Sula, La Ceiba), où les crimes violents sont fréquents, y compris en plein jour. Les attaques ciblées contre des touristes restent rares, mais peuvent survenir dans des contextes de vol ou d’extorsion. Les déplacements doivent être encadrés, les trajets de nuit évités, et les précautions de base strictement respectées.