IRAK
En 2025, l’Irak reste un pays profondément instable, affecté par une fragmentation politique, une insécurité chronique et une forte dépendance aux équilibres régionaux. Si l’État islamique (EI) a perdu toute capacité de contrôle territorial depuis plusieurs années, des cellules dormantes mènent toujours des attentats ponctuels, en particulier dans les provinces de Diyala, Kirkouk, Salah al-Din et Ninive.
Le gouvernement de Mohammed Chia al-Soudani, en place depuis 2022 avec le soutien de puissantes milices chiites, peine à stabiliser la situation. Les institutions irakiennes restent fragiles, minées par la corruption, les divisions sectaires et l’influence croissante de groupes armés affiliés à l’Iran, comme les brigades du Hachd al-Chaabi. La présence de ces milices, devenues semi-officielles, est source de tension interne et d’inquiétude pour la communauté sunnite, les Kurdes et les puissances occidentales.
Les États-Unis maintiennent une présence militaire réduite, essentiellement à des fins de formation et de surveillance, mais leurs bases sont régulièrement ciblées par des attaques de roquettes ou de drones menées par des groupes pro-iraniens. En janvier et mars 2025, plusieurs frappes israéliennes contre des dépôts d’armes liés à l’Iran sur le sol irakien ont ravivé les tensions régionales, notamment dans le contexte de la guerre prolongée à Gaza.
La région autonome du Kurdistan irakien, relativement plus stable, connaît néanmoins une hausse de l’insécurité depuis 2024, en raison de tensions internes entre le PDK (Barzani) et l’UPK (Talabani), mais aussi de frappes régulières de la Turquie contre des positions du PKK dans les montagnes frontalières. Des zones comme Sinjar ou Qandil restent fortement militarisées et dangereuses.
La situation humanitaire demeure critique : près de 1 million de déplacés internes vivent encore dans des conditions précaires, surtout dans le nord et l’ouest du pays. L’accès aux services de santé, à l’eau et à l’électricité est très inégal, notamment en dehors de Bagdad et du Kurdistan. La jeunesse irakienne, confrontée au chômage et à l’absence de perspectives, alimente régulièrement des mouvements sociaux sévèrement réprimés.
Pour les étrangers, le risque sécuritaire est très élevé sur la majorité du territoire. Les enlèvements, attentats, attaques ciblées et incidents liés aux milices restent fréquents. A cela s’ajoute la criminalité “classique” avec des vols, des enlèvements crapuleux et des fraudes dans les appels d’offres ou projets publics. Le risque de ciblages, d’enlèvement et de détournement ou pillage de l’aide d’une entité occidentale est réel. Les déplacements hors des zones ultra-sécurisées (La région kurde (Erbil, Dohuk, Sulaymaniyah) considérée comme plus sûre, mais pas sans risque) sont fortement déconseillés.