Tête de pont de l’Iran au Moyen-Orient, l’Irak peine à reprendre le contrôle de son territoire, où s’affrontent milices chiites et groupes terroristes armés sunnites. À Bagdad, le pouvoir est concentré entre les mains des chiites depuis l’invasion américaine de 2003, et ceux-ci ne parviennent pas à réconcilier l’ensemble du peuple irakien, qui reste désuni.
L’Irak reste également l’un des berceaux de l’État islamique. L’organisation terroriste se nourrit du ressentiment des populations sunnites envers le pouvoir chiite et s’appuie sur les structures tribales des sunnites du nord ainsi que sur les anciens cadres baasistes du régime de Saddam Hussein pour se maintenir dans le pays. Ainsi, malgré des années de guerre, les cellules dormantes de l’État islamique demeurent et la multiplication des attentats dans le pays appelle à une grande prudence. Tout au long de l’année 2022, le pays a connu une augmentation significative des attaques terroristes et criminelles.
Enfin, le départ définitif des Américains à court terme contribue également à la montée des tensions, chaque partie agissant de manière à être en position de force une fois le retrait effectif. Surtout, l’éventuel assaut turc sur le nord-est de la Syrie pour prendre les derniers bastions kurdes risque d’entraîner un exode des Kurdes vers le Kurdistan irakien, avec le risque de déstabiliser davantage le nord de l’Irak.
Le pays est donc profondément déstabilisé et tout voyage en Irak doit être accompagné de mesures de sécurité renforcées.