IRAN
En 2025, l’Iran est marqué par une profonde instabilité intérieure et une posture extérieure toujours plus conflictuelle. Le pays est fragilisé par une série de crises convergentes : répression politique accrue, effondrement économique partiel, isolement diplomatique et implication régionale dans plusieurs conflits majeurs.
Sur le plan intérieur, le régime théocratique a durci la répression après les grandes mobilisations de 2022 et 2023, déclenchées par la mort de Mahsa Amini. En 2024, plusieurs exécutions de manifestants, arrestations massives et condamnations de figures de l’opposition ont eu lieu. Le port obligatoire du hijab est redevenu un symbole de contrôle autoritaire, et des patrouilles de moralité ont été remises en place dans plusieurs grandes villes. L’espace civique est pratiquement fermé et les médias indépendants muselés.
La population souffre d’une inflation très élevée, d’un chômage persistant et de pénuries régulières d’eau, d’électricité et de médicaments. Les sanctions internationales, réactivées après l’échec des négociations sur le nucléaire, aggravent cette crise économique, malgré les efforts de contournement via la Chine, la Russie et certains partenaires du Golfe.
Sur le plan géopolitique, l’Iran est au coeur de plusieurs foyers de tension :
À Gaza et au Liban, Téhéran soutient activement le Hamas et le Hezbollah dans leur confrontation ouverte avec Israël depuis octobre 2023. En 2024, l’Iran a été accusé d’avoir orchestré ou soutenu des attaques contre des navires en mer Rouge, ainsi que des frappes indirectes contre des bases israéliennes ou américaines via ses « proxy forces ».
En Irak et en Syrie, l’influence des milices chiites pro-iraniennes reste forte. Des frappes israéliennes ou américaines contre ces positions ont visé des officiers iraniens du Corps des Gardiens de la Révolution (CGRI), renforçant le climat de guerre larvée.
Dans le détroit d'Ormuz, les forces iraniennes multiplient les interceptions de navires marchands sous pavillon occidental ou allié, en réponse aux sanctions et aux tensions navales dans la région.
Les relations avec les pays occidentaux sont au plus bas. En 2024, plusieurs diplomates européens ont été expulsés, et des ressortissants étrangers (notamment binationaux) sont toujours détenus comme leviers de pression politique. Le régime est régulièrement accusé de complots ou de tentatives d’assassinats à l’étranger, y compris en Europe.
Les risques pour les étrangers en Iran sont très élevés : arrestations arbitraires, accusations d’espionnage, interdictions de sortie du territoire, pressions diplomatiques. Toute activité perçue comme politique ou journalistique, même indirecte, peut entraîner des poursuites graves. Les zones frontalières avec l’Irak, l’Afghanistan et le Pakistan sont particulièrement dangereuses.