MALI

En 2025, le Mali est en état de guerre généralisée sur plusieurs fronts, dans un contexte de rupture totale avec ses anciens partenaires occidentaux, d’isolement diplomatique croissant, et de militarisation accrue du pouvoir. Le pays est dirigé par la junte militaire emmenée par le colonel Assimi Goïta, qui a renoncé à toute transition démocratique et a organisé des élections présidentielles non crédibles début 2025, boycottées par l’opposition.

Sur le plan sécuritaire, la situation est catastrophique. Le retrait de la force française Barkhane et de la MINUSMA (ONU) a laissé le champ libre aux groupes armés :

Les djihadistes du JNIM (lié à Al-Qaïda) et de l’EIGS (affilié à l’État islamique) contrôlent de vastes portions du territoire dans le nord, le centre et jusqu’aux abords du sud du pays.

Les groupes armés touaregs de la CMA (Coordination des mouvements de l’Azawad), auparavant signataires de l’accord d’Alger (2015), sont à nouveau en guerre ouverte contre Bamako depuis la reprise militaire de Kidal par l’armée malienne fin 2023.
L’armée malienne mène des campagnes brutales, avec le soutien de mercenaires russes du groupe Wagner, désormais officiellement intégrés dans les forces armées. Ces opérations sont entachées de violations massives des droits humains, notamment dans les régions de Mopti, Gao, Ségou et Tombouctou : massacres de civils, détentions arbitraires, exécutions sommaires, pillages.

Le centre du pays, autour de Mopti et de Djenné, est le théâtre de violences intercommunautaires alimentées par la présence de milices armées. Les Peuls, Dogons et Bambaras s’affrontent régulièrement, dans un contexte d’effondrement de l’autorité de l’État.
Sur le plan humanitaire, les chiffres sont alarmants : plus de 2,5 millions de personnes ont besoin d’une assistance urgente, des centaines de milliers de déplacés internes, des zones entières sont coupées de l’aide humanitaire. Les écoles, les centres de santé et les marchés sont régulièrement attaqués.

Le régime malien, ouvertement hostile à la France et à ses alliés européens, se rapproche de la Russie, de l’Iran, de la Turquie et de la Chine. Il a également quitté la CEDEAO (Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest) avec le Burkina Faso et le Niger, et tente de construire une nouvelle alliance militaire régionale. Cette position aggrave son isolement économique et diplomatique.

Pour les étrangers, le risque d’enlèvement, d’attentat ou d’exécution est extrêmement élevé sur l’ensemble du territoire, y compris dans la capitale Bamako, où la sécurité se dégrade rapidement. Tous les déplacements sont formellement déconseillés, sauf missions humanitaires très encadrées.