MAROC

En 2025, le Maroc reste l’un des pays les plus stables d’Afrique du Nord, malgré des tensions sociales persistantes et une situation géopolitique délicate. Le royaume continue de consolider sa position régionale en Afrique et dans le monde arabe, tout en renforçant ses partenariats stratégiques avec l’Union européenne, Israël, les États-Unis et plusieurs puissances du Golfe.

Le régime, dirigé par le roi Mohammed VI, demeure autoritaire, mais conserve une légitimité importante. Le pouvoir est très centralisé, et les institutions fonctionnent dans un cadre étroitement contrôlé. Les partis politiques ont peu d’influence réelle, et les libertés publiques restent limitées. La presse indépendante est sous pression constante, et plusieurs journalistes, militants ou avocats ont été arrêtés ces dernières années, souvent sous des prétextes liés à la sécurité ou à la diffamation.

Sur le plan social, le Maroc est confronté à une inflation persistante, à un fort taux de chômage chez les jeunes et à un accès inégal aux services publics, notamment dans les zones rurales ou périphériques. En 2024, plusieurs mouvements de contestation ont eu lieu autour du coût de la vie, de l'accès à l’eau et aux soins, ou du chômage, en particulier dans les régions de Fès-Meknès, Errachidia et Nador.

Sur le plan sécuritaire, le Maroc est considéré comme globalement sûr, grâce à un appareil sécuritaire efficace et à une coopération étroite avec les services occidentaux. Toutefois, la menace terroriste reste présente, surtout dans les zones frontalières avec l’Algérie, les contreforts de l’Atlas, ou le sud du pays. Plusieurs cellules islamistes ont été démantelées en 2024, y compris dans les régions de Marrakech et Casablanca. Des risques d’attentats isolés ou d’actions violentes demeurent.

Le royaume poursuit également sa politique de fermeté au Sahara occidental, territoire revendiqué par le Front Polisario et partiellement occupé par le Maroc depuis 1975. Depuis la reconnaissance américaine de la souveraineté marocaine sur la zone en 2020, Rabat a intensifié les investissements et le développement infrastructurel dans les provinces du Sud (Laâyoune, Dakhla), tout en maintenant un encadrement militaire strict. Des incidents sporadiques avec des éléments armés du Polisario sont signalés à l’est du mur de défense, dans la zone tampon.

Les relations avec l’Algérie restent rompues depuis 2021, et la frontière terrestre demeure fermée. Les tensions diplomatiques sont nourries par des accusations mutuelles sur la sécurité régionale, le soutien au séparatisme, et l’influence sur le dossier du Sahara occidental.

Pour les voyageurs, le Maroc reste une destination touristique de premier plan, avec une excellente infrastructure hôtelière et un bon niveau de sécurité dans les villes. Toutefois, la vigilance est recommandée dans les zones rurales isolées, dans les régions sahariennes, et lors de périodes de forte mobilisation sociale.