MOLDAVIE

En 2025, la Moldavie est un pays sous haute tension, pris entre son ancrage européen affirmé et la pression exercée par la Russie sur son voisinage. La présidente Maia Sandu, réélue fin 2024 avec une majorité renforcée, poursuit une politique pro-européenne déterminée, avec pour objectif une intégration accélérée à l’Union européenne. Les négociations d’adhésion ont officiellement démarré en 2024, faisant de la Moldavie un front symbolique dans la confrontation entre l’Ouest et Moscou.

Cependant, cette trajectoire européenne s’accompagne de tensions internes et d’ingérences extérieures :

La Transnistrie, région séparatiste pro-russe à l’est du pays, reste un foyer de tension majeur. Les autorités moldaves ont intensifié leurs efforts pour réintégrer la zone dans le giron national, mais la présence de troupes russes (en théorie "forces de maintien de la paix") et les liens économiques de la Transnistrie avec Moscou rendent toute évolution concrète difficile. En 2024, plusieurs incidents ont été signalés à la frontière administrative, et les risques de provocations armées persistent.

Dans la région autonome de Gagaouzie, majoritairement russophone et prorusse, les tensions se sont accrues en raison du rejet des politiques pro-européennes du gouvernement central. Des manifestations ont eu lieu à Comrat, et certains leaders locaux dénoncent une marginalisation politique.

Les partis pro-russes, bien qu’affaiblis électoralement, continuent d’exercer une influence via les médias, les réseaux sociaux et des campagnes de désinformation. Des tentatives de déstabilisation via des manifestations et cyberattaques attribuées à des groupes affiliés à Moscou ont été recensées en 2024.

Sur le plan économique, la Moldavie dépend encore largement de l’aide internationale et des remises de sa diaspora. L’inflation reste élevée, l’énergie chère et les infrastructures vieillissantes. Cependant, les aides de l’UE, les investissements étrangers et la simplification administrative entamée par le gouvernement Sandu contribuent à une dynamique positive à moyen terme.

La situation sécuritaire reste globalement stable dans les zones contrôlées par Chisinau. Toutefois, les risques sont plus élevés :

À la frontière avec l’Ukraine, en raison du conflit en cours, avec des risques de débordements ou de circulation d’armes.

Dans les zones séparatistes (Transnistrie), où tout déplacement est déconseillé, notamment en dehors de Tiraspol.

Les manifestations politiques, bien que pacifiques dans la majorité des cas, peuvent dégénérer si elles devaient être instrumentalisées par des acteurs hostiles au gouvernement.

Pour les voyageurs, la Moldavie est une destination relativement sûre dans sa partie centrale et occidentale, à condition d’éviter la Transnistrie et de suivre les recommandations officielles en matière de sécurité.