NIGER

En 2025, le Niger est dirigé par une junte militaire issue du coup d’État du 26 juillet 2023, ayant renversé le président élu Mohamed Bazoum. Le général Abdourahamane Tiani, chef de la garde présidentielle et président du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP), a consolidé son pouvoir, avec le soutien d’une partie de la population urbaine et d’une frange de l’armée.
Depuis le putsch, le Niger a rompu ses partenariats militaires avec la France, les États-Unis et l’Union européenne, fermé plusieurs bases occidentales et s’est rapproché de la Russie et de partenaires comme l’Iran ou la Turquie. En janvier 2024, le pays s’est retiré de la CEDEAO, avec le Mali et le Burkina Faso, pour former l’alliance dite "des États du Sahel" (AES), à vocation militaire et politique.
Le pays reste cependant exposé à une insécurité grave sur plusieurs fronts :

Dans l’ouest (Tillabéri, Tahoua) : les groupes armés affiliés à l’État islamique (EIGS) et à Al-Qaïda (JNIM) mènent des attaques régulières contre les forces de sécurité, les civils et les convois. Les villages sont souvent ciblés par des massacres, et les déplacements humanitaires sont très restreints.

Dans le sud-est (Diffa) : la menace de Boko Haram et ISWAP persiste, avec des incursions transfrontalières depuis le Nigeria, ciblant les forces armées nigériennes et les populations civiles.

Dans le nord (Agadez) : la région est traversée par des trafics (armes, migrants, drogue), dans un climat d’insécurité croissante, avec des groupes armés touaregs ou arabes liés aux réseaux transsahariens.

La situation humanitaire est préoccupante : plus de 4 millions de personnes ont besoin d’assistance, en raison des violences, des déplacements internes, de la sécheresse et de l’insécurité alimentaire. Plusieurs ONG ont réduit ou suspendu leurs activités, faute d’accès ou de garanties sécuritaires.

Sur le plan intérieur, la junte gouverne sans contre-pouvoir. La répression contre les partis politiques, les syndicats et la société civile s’est accentuée. Des arrestations arbitraires, des interdictions de manifestations et une censure renforcée des médias ont été observées en 2024. Le discours anti-occidental est entretenu par les autorités, et tout soupçon de soutien à l’ancien régime peut exposer à des poursuites.

Pour les ressortissants étrangers, les risques sont très élevés : enlèvements, attentats, blocages routiers, attaques armées. Les déplacements en dehors de Niamey sont formellement déconseillés. Même dans la capitale, la situation peut rapidement se dégrader. Le pays est désormais classé à très haut risque sécuritaire, avec une quasi-absence de représentation diplomatique occidentale active sur le terrain.