OUZBEKISTAN

Puissance montante en Asie centrale, l’Ouzbékistan continue de jouer un rôle stratégique à la frontière de l’Afghanistan. Depuis l’arrivée des Talibans au pouvoir à Kaboul en 2021, Tachkent a poursuivi sa politique de coopération pragmatique avec le régime afghan, notamment en maintenant ouverte sa frontière sud et en servant d’intermédiaire économique pour certains échanges commerciaux et humanitaires.

Toutefois, l’aggravation de la crise afghane en 2024, marquée par une intensification des combats entre les Talibans et Daech-K, et l’augmentation des flux de réfugiés, renforce les inquiétudes sécuritaires à la frontière sud de l’Ouzbékistan. Des incidents ponctuels ont été signalés dans les zones frontalières, et les autorités ouzbèkes ont renforcé leur dispositif militaire le long de la rivière Amou-Daria.

L’Ouzbékistan continue également de surveiller les risques liés au trafic de drogue, aux mouvements transfrontaliers d’armes et aux infiltrations de groupes radicaux. Bien que la situation sécuritaire intérieure soit globalement stable, les provinces du sud (notamment Sourkhan-Daria) sont à éviter, compte tenu de leur exposition directe aux troubles afghans.

Sur le plan intérieur, le président Chavkat Mirziyoyev, réélu en 2023 à la suite d’une réforme constitutionnelle controversée, poursuit ses réformes économiques libérales tout en conservant une emprise politique forte. Si l’ouverture à l’investissement étranger se poursuit, les libertés politiques demeurent limitées : les médias indépendants, les ONG et les figures d’opposition font toujours l’objet d’un contrôle étroit.

Le pays reste relativement sûr pour les voyageurs, en particulier dans les grandes villes et les zones touristiques (Tachkent, Samarkand, Boukhara). La criminalité de droit commun est faible, et les infrastructures touristiques se développent. Toutefois, une vigilance est recommandée dans les zones rurales et à proximité de la frontière afghane, où les conditions de sécurité peuvent se détériorer rapidement.