SRI LANKA

Le Sri Lanka demeure en 2025 dans une situation économique et politique extrêmement fragile, bien que le pire de la crise financière de 2022-2023 ait été atténué par des aides extérieures. Le pays reste cependant vulnérable face à des tensions sociales, politiques et intercommunautaires persistantes.

L’économie sri-lankaise reste gravement affectée :
Le pays a conclu un programme d’aide avec le FMI, conditionné à des réformes structurelles qui provoquent des tensions internes.
Les pénuries d’aliments, carburants et médicaments se sont réduites mais demeurent dans certaines zones rurales ou pauvres.
Le remboursement de la dette extérieure, notamment envers la Chine et l’Inde, continue de peser lourdement sur les finances publiques.

L’économie dépendante du tourisme et des transferts de la diaspora reste fragile, notamment en raison des fluctuations géopolitiques en Asie du Sud et au Moyen-Orient.

Après la chute du président Gotabaya Rajapaksa en 2022, une transition politique s’est mise en place sous la présidence de Ranil Wickremesinghe. Ce dernier gouverne dans un contexte de légitimité contestée, avec des manifestations sporadiques contre la corruption, l’inflation, la pauvreté et le poids de l’armée dans les affaires civiles.

Les libertés publiques sont sous pression, avec des cas de répression de protestations, de harcèlement contre les syndicats et ONG, et de surveillance numérique. La montée du mécontentement, notamment chez les jeunes et les classes moyennes urbaines, pourrait conduire à de nouveaux troubles sociaux.

Le risque d’affrontements intercommunautaires reste élevé, notamment entre les Bouddhistes cinghalais majoritaires, les Tamouls hindous du nord et de l’est et la minorité musulmane, régulièrement ciblée par des discours haineux.
Ces tensions peuvent être ravivées par des rumeurs sur les réseaux sociaux, des incidents dans des lieux de culte, ou des campagnes politiques populistes.

Le niveau d’insécurité reste modéré, mais les risques incluent :
Des manifestations violentes dans les centres urbains (Colombo, Kandy, Galle),
Des pénuries ponctuelles susceptibles de générer des tensions,
Des violences politiques ciblées, en particulier à l’approche d’échéances électorales.
Les zones tamoules du nord et de l’est sont à éviter sans accompagnement local, en raison d’une présence militaire résiduelle, d’un manque d’infrastructures, et de tensions communautaires latentes.

Tout déplacement doit intégrer un suivi sécuritaire régulier, une analyse politique du contexte local, et prévoir des plans d’évacuation en cas de regain de tension sociale ou de blocage économique.