SUEDE
La Suède, longtemps considérée comme l’un des pays les plus sûrs et les plus égalitaires d’Europe, fait face depuis plusieurs années à une crise sécuritaire croissante, marquée par une explosion des violences armées et une montée de la polarisation politique.
Depuis 2021, la Suède détient le record européen des homicides par arme à feu. En 2024, le pays a recensé plus de 370 fusillades, souvent liées aux règlements de comptes entre gangs. Les quartiers périphériques de Stockholm, Malmö et Göteborg sont particulièrement touchés, dans un contexte de trafic de drogue, de tensions communautaires et de rivalités ethniques (Somaliens, Syriens, Afghans).
La violence s'étend désormais au-delà des zones sensibles, avec des attaques à la grenade et des assassinats en pleine rue. Les services de renseignement suédois ont également mis en garde contre une collusion croissante entre criminalité organisée et réseaux terroristes, sans qu’il y ait pour l’instant d’attentat majeur depuis 2023.
La montée de la violence alimente une remise en cause du modèle social suédois, fondé sur l’intégration, l’égalitarisme et la neutralité. La montée en puissance du parti Démocrates de Suède (SD), aux positions anti-immigration, modifie le paysage politique.
Des autodafés de Coran et des provocations islamophobes commises par des militants d’extrême droite ont déclenché des vagues de protestation dans les pays musulmans et entraîné un relèvement du niveau d’alerte terroriste par les autorités. Le pays a été explicitement désigné comme cible par Al-Qaïda, après un attentat visant des Suédois à Bruxelles fin 2023.
La question migratoire reste centrale : environ 20 % de la population est d’origine étrangère et la perception d’un échec d’intégration nourrit un discours de plus en plus sécuritaire.
Les grandes villes suédoises, notamment Stockholm et Malmö, nécessitent une vigilance accrue, surtout dans certains quartiers périphériques, de nuit ou lors d’événements politiques ou religieux.
Les voyageurs doivent éviter les rassemblements, éviter de filmer ou photographier certains lieux sensibles (mosquées, commissariats, etc.) et se tenir à l’écart de tout incident à caractère communautaire.
Le niveau d’alerte terroriste reste élevé, sans être critique. Des mesures de précaution sont donc fortement recommandées pour les diplomates, les journalistes, les ONG et les expatriés installés sur le territoire.