TCHAD
Le Tchad demeure en 2025 un pays extrêmement instable, sous une apparence de stabilité institutionnelle. Cette stabilité reste illusoire dans un contexte de crise politique prolongée, de forte militarisation du pouvoir et d’un environnement régional très dégradé.
Depuis la mort d’Idriss Déby Itno en 2021, le pays est dirigé par son fils, Mahamat Idriss Déby, à la tête d’un Conseil militaire de transition. Initialement censée préparer une transition démocratique, cette entité s’est progressivement institutionnalisée, et les élections promises ont été repoussées à plusieurs reprises.
En 2024, malgré des annonces d’un retour au régime civil, les élections ont été entachées d’irrégularités et d’exclusions de l’opposition, provoquant des manifestations violentes à N’Djamena et dans d’autres villes. La répression a été brutale : arrestations arbitraires, coupures d’Internet, tirs à balles réelles. Le régime accentue également son discours anti-occidental, alimenté par les médias soutenus par la Russie.
Le Tchad est entouré d’États en crise (Libye, Soudan, Centrafrique, Niger) et subit de fortes pressions sécuritaires transfrontalières : groupes djihadistes actifs au nord et à l’ouest (Boko Haram, groupes affiliés à l’EI), trafic d’armes et de drogues dans les zones sahariennes et sahéliennes, banditisme armé dans l’est (région du Ouaddaï) et tensions ethniques dans les zones frontalières avec le Soudan, exacerbées par la guerre au Darfour.
Le risque d’enlèvement est élevé dans toutes les régions périphériques. Les forces de sécurité sont corrompues et des cas de violences aux checkpoints, d’extorsions et d’abus contre les civils ont été signalés à plusieurs reprises.
Les provinces du Lac Tchad et du Kanem sont particulièrement affectées par les incursions de Boko Haram et des factions de l’État islamique en Afrique de l’Ouest (ISWAP). Malgré les opérations militaires tchadiennes, la région reste durablement hors de contrôle , et les attaques contre l’armée et les civils sont fréquentes.
Tout déplacement en dehors de N’Djamena est fortement déconseillé, sauf pour raisons impératives, et avec un encadrement sécurisé.
Même la capitale présente des risques : manifestations spontanées, tensions politiques, présence militaire importante.
Les zones frontalières avec la Libye, le Niger, le Soudan et la Centrafrique sont à éviter totalement.
Toute mission doit faire l’objet d’une planification sécuritaire très poussée, avec dispositifs d’alerte, évacuation, et coordination diplomatique renforcée.