THAÏLANDE

La Thaïlande reste une destination touristique globalement sûre pour les visiteurs, avec des infrastructures modernes et une forte présence policière dans les principales zones touristiques comme Bangkok, Chiang Mai, Phuket et Pattaya. Cependant, des incidents isolés de petite délinquance, plus opportunistes que violents et tels que les vols à la tire, arnaques ou agressions mineures, peuvent survenir, notamment dans les quartiers très fréquentés et la nuit.

À Bangkok, la sécurité est généralement bonne dans les quartiers touristiques et d’affaires, notamment autour de Sukhumvit, Silom, Siam et Riverside. En revanche, bien que rares, des incidents graves peuvent survenir. Fin juillet 2025, par exemple, une fusillade survenue dans un quartier central a causé la mort de cinq personnes. Certains quartiers périphériques, comme Khlong Toei ou Bang Kapi, ainsi que les zones moins fréquentées, peuvent aussi présenter des risques de petite délinquance ou d’incidents. La vigilance est donc recommandée, surtout la nuit.

Chiang Mai est réputée pour être une ville calme et sûre, notamment dans le centre historique, les quartiers proches de la vieille ville et Nimmanhaemin. Cependant, il faut rester prudent dans les zones plus isolées ou lors de sorties nocturnes, pour éviter les arnaques, surtout autour des marchés populaires comme le Sunday Night Market.

Les régions balnéaires comme Phuket, Krabi, Koh Samui et Pattaya sont généralement bien surveillées, mais la petite délinquance reste présente, avec des vols de sacs, vols à la tire ou problèmes liés à la location de véhicules. Certaines zones de Pattaya et de Phuket peuvent être le théâtre d’incidents liés à l’alcool ou à des disputes, surtout la nuit, ce qui impose une vigilance accrue.
Si la majeure partie du territoire est paisible, notamment dans les zones touristiques et rurales, certaines régions du pays connaissent en revanche une instabilité croissante.

Depuis fin juillet 2025, la situation frontalière entre la Thaïlande et le Cambodge est tendue. Un incident impliquant des soldats thaïlandais blessés par des mines terrestres a provoqué une escalade militaire, avec échanges de tirs et frappes aériennes. Les deux pays s’accusent mutuellement de violations du cessez-le-feu, et malgré des négociations sous médiation chinoise, la situation reste volatile.
Cette crise a entraîné, des deux côtés de la frontière, le déplacement de plus de 300 000 personnes vivant désormais dans des conditions précaires. Les provinces frontalières comme Sisaket sont des zones à haut risque, déconseillées aux voyageurs en raison des risques d’affrontements, d’échanges de tirs, de mines non déminées et de présence militaire accrue.
Dans le sud de la Thaïlande, notamment dans les provinces de Yala, Pattani et Narathiwat, des tensions liées à un conflit armé séparatiste persistent depuis plusieurs années. Ces zones sont à éviter en raison du risque d’attentats, d’embuscades et de violences. Ce conflit, dont les racines historiques remontent à la colonisation du territoire par le Siam et à une politique d’assimilation, a connu une intensification à partir de 2004. Une série d’attentats, d’embuscades et de violences ciblant forces de sécurité, civils, enseignants et religieux a causé plus de 7 700 morts depuis le début de cette insurrection.

Malgré une présence militaire renforcée et des lois d’urgence, la violence n’a pas diminué. En 2024, une résurgence d’attentats, d’embuscades et de tueries a été observée. Les tentatives de négociations, souvent médiées par la Malaisie, n’ont pas permis d’aboutir à une paix durable, et les perspectives de règlement pacifique semblent encore s’éloigner en 2025. Le sud de la Thaïlande demeure ainsi une zone à risque. En raison de cette instabilité persistante, tout déplacement non essentiel dans ces provinces est déconseillé.

Par ailleurs, dans certaines régions rurales et montagneuses de Thaïlande, notamment dans le nord et le nord-est, comme les provinces de Chiang Rai, Mae Hong Son, ou certaines zones reculées de l’Isan, les infrastructures routières peuvent être limitées ou en mauvais état. Les routes étroites, sinueuses, non éclairées, voire partiellement endommagées, et fréquentées par de nombreux animaux sauvages ou domestiques, augmentent le risque d’accidents, surtout la nuit ou en saison des pluies lorsque les glissements de terrain sont possibles.

Enfin, la situation politique en Thaïlande est marquée en 2025 par une instabilité croissante, alimentée à la fois par des dynamiques internes complexes et par l'instrumentalisation de tensions frontalières visant à fragiliser le gouvernement démocrate en place. L’exécutif, dirigé par la Première ministre Paetongtarn Shinawatra, fait face à une crise profonde. La fuite d’une conversation téléphonique entre cette dernière et l’ex-Premier ministre cambodgien Hun Sen a déclenché d'importantes manifestations à Bangkok, opposant conservateurs monarchistes et libéraux pro-démocratie, et rassemblant plusieurs milliers de manifestants réclamant sa démission. Elle est accusée d’avoir porté atteinte à la souveraineté nationale et affaibli l’autorité des forces armées. La Cour constitutionnelle a suspendu Paetongtarn de ses fonctions, entraînant une forte instabilité gouvernementale (trois changements de Premier ministre en seulement trois jours au début juillet 2025). La coalition gouvernementale est désormais fracturée, notamment après le retrait du principal parti allié, Bhumjaithai, et face à la montée des appels en faveur d’élections anticipées. Certains analystes suggèrent même qu'un coup d'État militaire pourrait être imminent, bien que la situation reste fluide. Ainsi, l’instabilité politique actuelle accroît les risques sécuritaires, en particulier à Bangkok et dans les zones de rassemblement. Des manifestations imprévisibles, des tensions entre factions rivales et la possibilité de mesures d’exception (couvre-feux, restrictions de circulation) imposent une vigilance accrue et une adaptation rapide des dispositifs de sûreté (cf. Les épisodes de très forte tension et de manifestations de 2010 et de 2020 avec de lourds bilans de plusieurs dizaines de morts et plusieurs centaines de blessés).

En résumé, la Thaïlande est globalement sûre pour les touristes, surtout dans ses principales zones touristiques. Toutefois, une vigilance raisonnable reste nécessaire face à la petite délinquance la nuit et dans certains quartiers périphériques. Enfin, les zones frontalières avec le Cambodge ainsi que le sud du pays demeurent des zones à haut risque fortement déconseillées aux visiteurs. Par ailleurs, l’instabilité politique persistante à Bangkok accroît les risques sécuritaires, notamment en cas de manifestations, de tensions entre factions rivales ou de mesures d’exception (couvre-feux, restrictions de circulation). Cette situation requiert une vigilance accrue ainsi qu’une capacité d’adaptation rapide des dispositifs de sûreté, en particulier aux abords des lieux institutionnels, dans les centres urbains et à proximité des rassemblements populaires.