TURQUIE
En 2025, la Turquie demeure un acteur géopolitique central dans la région euro-asiatique, mais traverse une période intérieure délicate, marquée par des tensions sociales, économiques et sécuritaires persistantes.
Le pays accueille toujours plus de 3,5 millions de réfugiés syriens, auxquels s’ajoutent environ 300 000 réfugiés afghans, dont une majorité en situation irrégulière. La pression migratoire continue de générer des tensions :
L’opposition accuse le gouvernement de laxisme migratoire.
Des violences racistes ont été signalées, notamment dans les grandes villes.
Le gouvernement a renforcé le mur frontalier avec l’Iran, désormais long de plus de 300 km, et poursuit des discussions avec l’UE pour réviser l’accord migratoire de 2016.
Crise économique persistante. L’économie turque reste fragile :
Inflation élevée, malgré une politique monétaire plus orthodoxe depuis fin 2023.
Chômage structurel, en particulier chez les jeunes.
Livre turque instable, malgré l’intervention régulière de la banque centrale.
Cette situation affaiblit le pouvoir d’achat et alimente des manifestations sociales ponctuelles.
Réélu pour un troisième mandat en mai 2023, Recep Tayyip Erdoğan continue de concentrer les pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire entre les mains de l’AKP. Il a pu se présenter à nouveau en convoquant des élections anticipées, contournant ainsi la limitation constitutionnelle à deux mandats.
La contestation du pouvoir se poursuit :
Manifestations étudiantes (Université du Bosphore),
Colère populaire après le séisme de 2023, mal géré par les autorités,
Mobilisation des partis d’opposition dans les grandes villes.
Le risque terroriste reste élevé, en particulier en lien avec le conflit entre l’État turc et les forces kurdes :
Attentat-suicide contre le ministère de l’Intérieur à Ankara en octobre 2023, revendiqué par le PKK.
En réponse, la Turquie a mené des frappes aériennes au Kurdistan irakien, et menace de lancer une nouvelle offensive terrestre en Syrie contre les forces kurdes (YPG).
Les tensions ethniques pourraient ainsi déboucher sur une recrudescence des attentats en Turquie occidentale, notamment dans les grandes villes.
Une vigilance particulière est à observer dans les zones suivantes :
Istanbul, Ankara, Izmir : vigilance renforcée dans les lieux touristiques et administratifs.
Frontière sud-est (avec la Syrie et l’Irak) : formellement déconseillée (présence militaire, contrebande, risque terroriste).
Zones kurdes : déconseillées sauf nécessité absolue.
Surveillance recommandée autour des dates commémoratives sensibles, qui donnent lieu à des manifestations ou tensions.
La Turquie reste un pays à géométrie variable : puissance régionale active et dynamique dans certaines zones, mais fragile dans d’autres.