BRÉSIL
En 2025, le Brésil poursuit sa difficile sortie de crise politique et institutionnelle, dans un climat de polarisation idéologique toujours très fort. Le président Luiz Inácio Lula da Silva, réélu en 2022, gouverne dans un contexte de forte opposition de la part des partisans de Jair Bolsonaro, dont l’influence persiste malgré sa mise à l’écart du jeu politique.
Les tensions ont été ravivées par l’ouverture de procès contre plusieurs hauts responsables bolsonaristes impliqués dans l’assaut du 8 janvier 2023 contre les institutions démocratiques de Brasília. Des condamnations ont été prononcées début 2025, provoquant de nouvelles vagues de manifestations, parfois violentes, dans plusieurs capitales régionales.
Sur le plan sécuritaire, les grandes métropoles (Rio de Janeiro, São Paulo, Salvador, Recife) restent confrontées à des niveaux de criminalité très élevés. Les favelas sont toujours le théâtre de violents affrontements entre forces de l’ordre et groupes criminels, avec usage fréquent de blindés et d’hélicoptères. Le risque d’être pris entre deux feux est réel dans certains quartiers, tout comme l’est celui d'être victime d’un enlèvement et d’une demande de rançon, pour les ressortissant étrangers notamment occidentaux considérés comme fortunés.
Des zones entières échappent au contrôle de l’État, notamment dans les périphéries urbaines et les régions frontalières avec le Paraguay, le Venezuela et la Colombie. Le narcotrafic, la corruption locale et l’impunité judiciaire alimentent ces foyers d’insécurité, dans un pays où les inégalités sociales demeurent extrêmes.
La criminalité violente s’étend aussi aux zones rurales, notamment dans le contexte de conflits fonciers entre grands propriétaires, peuples indigènes et mouvements paysans. Les assassinats ciblés de défenseurs de l’environnement, de chefs indigènes et de militants des droits humains sont encore fréquents dans la région amazonienne.
Sur le front environnemental, le gouvernement Lula a tenté de freiner la déforestation en Amazonie, mais les résultats sont contrastés. L'exploitation illégale du bois, de l'or et les trafics transfrontaliers continuent de proliférer. Plusieurs barrages ont été contestés par des communautés locales en 2024.
Pour les voyageurs, le Brésil reste accessible mais demande une planification rigoureuse. Les risques sont plus élevés dans les grandes villes et dans le Nord/Nord-Ouest du pays. Il est déconseillé de se rendre dans les favelas, les zones frontalières de l’Amazonie, ainsi que dans les régions isolées sans guide et sans dispositif de sécurité.
Des risques climatiques naturels (glissements de terrain, inondations) touchent également le pays de façon croissante, notamment dans les États du Sud-Est et du Nord-Est, déjà frappés par des épisodes extrêmes en 2024.