MOZAMBIQUE

En 2025, le Mozambique est confronté à un conflit armé persistant dans sa région nord, à des tensions sociales croissantes et à des vulnérabilités structurelles liées à la pauvreté, à la corruption et aux catastrophes naturelles.

Le principal foyer d’instabilité se situe dans la province de Cabo Delgado, au nord du pays, où le groupe djihadiste Al-Shabab (non affilié à celui de Somalie) mène depuis 2017 une insurrection meurtrière. Malgré l’appui militaire de la SADC (Communauté de développement d’Afrique australe), du Rwanda et de forces privées, les attaques se poursuivent en 2024-2025 : embuscades, raids contre des villages, enlèvements, décapitations. Plusieurs ONG et installations économiques (notamment liées au gaz naturel) ont été visées.

La ville de Palma et les environs de Mocímboa da Praia, anciennement aux mains des insurgés, restent sous haute surveillance. Le projet gazier géant de TotalEnergies reste suspendu, malgré des discussions sur une relance progressive sous condition d’un meilleur encadrement sécuritaire.

Sur le plan politique, le président Filipe Nyusi achève son mandat dans un contexte de fortes tensions intra-partis, notamment au sein du FRELIMO, qui domine le pays depuis l’indépendance. Des accusations de détournement de fonds publics et des tensions autour de la préparation de l’élection présidentielle de 2025 ravivent les clivages politiques. L’opposition (RENAMO) reste marginalisée mais dénonce un manque de transparence dans la gouvernance. Des mouvements sociaux sont violemment réprimés par des tirs des forces de l'ordre. Ces manifestations montrent le mécontentement de la population vis-à -vis de la situation politique. La population accuse, notamment, Filipe Nyusi d’avoir trafiqué les élections.

Le centre du pays (provinces de Sofala et Manica) a connu en 2024 un regain d’instabilité lié à des groupes armés résiduels issus des anciennes factions de la RENAMO, mécontents de la mise en oeuvre de l’accord de paix de 2019. Des incidents isolés sur des axes routiers y ont été signalés.

La criminalité urbaine augmente à Maputo, Beira et Nampula : vols, cambriolages, attaques à main armée parfois violentes, y compris contre des expatriés. La corruption au sein des forces de sécurité nuit à leur efficacité.

Le Mozambique est par ailleurs hautement vulnérable aux catastrophes naturelles : cyclones, inondations, sécheresses. En 2024, le cyclone Gamane a causé de lourds dégâts dans la province de Zambézie, accentuant l’insécurité alimentaire et les déplacements de population.

Pour les voyageurs, les déplacements dans le nord du pays (Cabo Delgado) sont formellement déconseillés, en raison du risque d’enlèvement ou d’attaque armée. Une vigilance renforcée est requise dans les centres urbains, et des conditions logistiques robustes sont nécessaires dans les régions reculées.