LIBAN

En 2025, le Liban reste dans un état de crise profonde, sans précédent depuis la guerre civile. Le pays cumule effondrement économique, paralysie institutionnelle, tensions communautaires, insécurité croissante et implication indirecte dans le conflit régional opposant Israël au Hamas et au Hezbollah.

Sur le plan politique, le Liban reste sans président depuis 2022, en raison de l’incapacité du Parlement à élire un successeur à Michel Aoun. Le pays est dirigé par un gouvernement intérimaire aux prérogatives limitées, tandis que les principales formations politiques — souvent confessionnelles — bloquent toute avancée institutionnelle. Le pouvoir judiciaire est affaibli, et les institutions publiques sont dysfonctionnelles.

L’économie libanaise est en ruine : plus de 80 % de la population vit sous le seuil de pauvreté, la livre libanaise a perdu plus de 98 % de sa valeur par rapport au dollar depuis 2019, et les services essentiels (électricité, eau, santé, éducation) sont partiellement assurés par le secteur privé ou des ONG. Les transferts de la diaspora et les aides humanitaires sont devenus vitaux.

Sur le plan sécuritaire, le sud du Liban est l’épicentre des tensions. Depuis la guerre entre Israël et le Hamas déclenchée en 2023, le Hezbollah libanais est entré dans le conflit en ouvrant un second front au nord d’Israël. Les frappes aériennes israéliennes sur le Liban-Sud sont quasi-quotidiennes, tandis que les tirs de roquettes du Hezbollah et les accrochages frontaliers ont déplacé des dizaines de milliers de civils. Le risque d’un embrasement régional majeur reste élevé.

Dans la vallée de la Bekaa, la criminalité organisée, les trafics (drogue, armes) et les affrontements entre clans armés se poursuivent. À Tripoli et dans certains quartiers de Beyrouth, des tensions communautaires et des violences ponctuelles ont été signalées. Les camps de réfugiés palestiniens restent aussi des zones sensibles.

Le pays abrite toujours environ 1,5 million de réfugiés syriens, dont la présence est de plus en plus contestée dans le débat public. Des tensions croissantes ont été constatées entre communautés locales et populations réfugiées, alimentées par les difficultés économiques.

Les manifestations, bien que plus rares qu’en 2019-2021, peuvent encore éclater, notamment en réaction à des scandales ou des coupures de services essentiels. Elles sont parfois violemment réprimées.

Pour les voyageurs, les risques sont très élevés : instabilité sécuritaire, criminalité urbaine, risques d’attentats ou d’enlèvements ciblés, accès restreint à certains territoires. Les régions du sud, de la Bekaa et certaines zones périurbaines de Beyrouth sont fortement déconseillées. Il est impératif de suivre les recommandations consulaires et de disposer d’un dispositif de sécurité solide.