ERYTHRÉE

En 2025, l’Érythrée reste l’un des régimes les plus fermés et les plus autoritaires du monde, dirigé sans partage depuis 1993 par le président Issayas Afeworki. Le pays est dépourvu de parlement fonctionnel, d’élections libres, de presse indépendante ou de société civile active. Toute opposition, réelle ou présumée, est systématiquement réprimée, et les détentions arbitraires sont monnaie courante. Les activités d’ONG sont quasiment interdites (refus d’entrée ou de visa, expulsion arbitraire, surveillance constante, collaborateurs locaux exposés à la répression). Les ONG ne peuvent d’ailleurs pas circuler librement hors d’Asmara sans autorisation.

La situation intérieure est extrêmement opaque. Les Érythréens vivent sous un régime de surveillance généralisée, avec un service militaire à durée indéterminée toujours en vigueur. Cette conscription forcée reste la principale cause de fuite du pays, en particulier parmi les jeunes hommes et femmes. L’émigration clandestine vers le Soudan, l’Éthiopie ou la Libye, malgré les risques de traite, de torture ou d’exploitation, reste massive.

Sur le plan régional, l’Érythrée continue de jouer un rôle ambigu et souvent déstabilisateur. En 2024, Asmara a maintenu des troupes dans certaines zones sensibles du nord de l’Éthiopie, notamment au Tigré, malgré les demandes de retrait de la communauté internationale. Les relations avec Addis-Abeba restent tendues, en dépit de l’accord de paix de 2018.

Les tensions sont également fortes avec Djibouti (conflit frontalier non résolu), avec le Soudan (flux migratoires incontrôlés) et avec les États occidentaux, qui accusent l’Érythrée de violations massives des droits humains. L’Érythrée est soumise à des sanctions internationales, notamment américaines et européennes, ce qui accentue son isolement économique.

Le pays est aussi accusé d'entretenir des réseaux d'influence au sein de la diaspora érythréenne en Europe, via des services consulaires parfois impliqués dans des pratiques d’intimidation, de surveillance et de collecte forcée de fonds.

Il n’existe quasiment pas de tourisme en Érythrée, en dehors de quelques délégations diplomatiques ou humanitaires très encadrées. Le pays est fermé aux observateurs étrangers, et les communications (internet, téléphonie) sont extrêmement restreintes ou surveillées.

Le climat sécuritaire est difficile à évaluer précisément en raison du manque d’accès, mais les risques sont très élevés pour toute personne perçue comme critique du régime ou en contact avec la population locale. Les autorités peuvent procéder à des arrestations arbitraires sans motif ni procédure.

En conséquence, tout déplacement en Érythrée est fortement déconseillé. L’entrée dans le pays nécessite une autorisation officielle, rarement accordée, et les ressortissants étrangers peuvent faire l’objet de restrictions de mouvement ou de mesures hostiles en cas de soupçon d’ingérence.