MADAGASCAR

En 2025, Madagascar reste confrontée à une profonde crise économique et sociale, aggravée par l’instabilité politique persistante. Le président Andry Rajoelina, réélu en novembre 2023 lors d’un scrutin boycotté par l’opposition et entaché de nombreuses irrégularités, gouverne dans un climat de défiance généralisée.

Le régime est accusé de dérive autoritaire : restrictions des libertés publiques, usage récurrent des forces de l’ordre pour disperser les rassemblements, et instrumentalisation de la justice contre les opposants. Les manifestations, bien que limitées en ampleur, sont régulièrement réprimées, notamment dans la capitale Antananarivo.

La situation économique est très dégradée. L’inflation est élevée, la monnaie (ariary) continue de se déprécier, et les prix des produits de base explosent. La majorité de la population vit sous le seuil de pauvreté. Les services publics sont en crise : les hôpitaux manquent de matériel et de personnel, l’accès à l’électricité et à l’eau potable est très inégal, surtout en milieu rural.

Les régions du sud, régulièrement frappées par la sécheresse, connaissent une insécurité alimentaire aiguë. Plusieurs organisations internationales alertent sur des risques de famine localisée, dans un contexte de malnutrition chronique et de faiblesse structurelle de l’administration.

Sur le plan sécuritaire, la criminalité de droit commun est en hausse, en particulier dans les zones urbaines : vols à l’arraché, cambriolages, agressions, parfois violentes, y compris contre des étrangers. À Antananarivo, Toamasina, Tuléar ou Majunga, les zones sensibles sont nombreuses, surtout la nuit.

Dans les zones rurales, la présence de dahalos (bandits de brousse) continue d’alimenter une insécurité chronique, notamment dans le sud (régions d’Anosy, Androy, Ihorombe). Ces groupes organisés pratiquent des vols de bétail, des extorsions et parfois des attaques meurtrières. L’armée est déployée dans certaines régions, mais son efficacité reste limitée.

Madagascar est également très vulnérable aux catastrophes naturelles : cyclones, inondations, sécheresses. En 2024, plusieurs événements extrêmes ont causé des dégâts considérables, notamment dans les régions côtières est et nord-est. Ces aléas climatiques accentuent les déplacements de population et la pression sur les infrastructures déjà déficientes.

Pour les voyageurs, Madagascar reste une destination envisageable dans les zones touristiques bien encadrées (parcs nationaux, plages du nord et du sud), mais exige une vigilance soutenue, en particulier en matière de sécurité routière, de santé et de conditions logistiques. Les déplacements doivent être préparés avec soin et éviter les zones isolées, notamment au sud.