COLOMBIE
En 2025, la Colombie demeure confrontée à une violence multiforme, malgré les efforts de pacification engagés par le président Gustavo Petro depuis son arrivée au pouvoir. Le pays reste fragmenté entre plusieurs acteurs armés : l’ELN (Armée de libération nationale), les dissidences des FARC, les bandes criminelles (bacrims) et les cartels de drogue, qui se disputent le contrôle territorial et les routes du narcotrafic.
Malgré un cessez-le-feu partiel signé en 2023 avec l’ELN, les hostilités ont repris ponctuellement dans certaines régions, notamment dans les départements de l’Arauca, du Chocó et du Cauca. Les négociations se poursuivent en 2025, mais sont régulièrement fragilisées par les violations du cessez-le-feu et les rivalités internes au sein de l’ELN.
Les dissidences des FARC, quant à elles, ont renforcé leur présence militaire dans plusieurs zones rurales, notamment dans le sud du pays (Guaviare, Caquetá, Putumayo), et ont repris des attaques contre les forces publiques. Ces groupes se financent par l’extorsion, l’exploitation minière illégale et surtout le trafic de cocaïne. Les risques d’enlèvement, d’extorsion, de menaces et de surveillance d’une présence perçue comme hostile sur ces territoires sont réels.
Les grandes villes comme Bogotá, Medellín ou Cali restent relativement sûres dans les quartiers centraux et touristiques, mais une criminalité urbaine élevée y subsiste : vols, agressions, enlèvements express. Des épisodes de violences ciblées contre des journalistes, des leaders communautaires et des défenseurs de l’environnement sont régulièrement signalés.
Les flux migratoires en provenance du Venezuela continuent de peser sur les infrastructures sociales du pays. Environ 2,9 millions de Vénézuéliens résident désormais en Colombie, avec un statut migratoire parfois précaire, ce qui alimente localement des tensions économiques, sanitaires et sécuritaires.
La militarisation de certaines zones rurales pour sécuriser les projets miniers, énergétiques ou d’infrastructures continue de provoquer des tensions avec les populations locales, souvent autochtones ou afro-descendantes, qui dénoncent des atteintes à leurs droits fondamentaux.
Enfin, la Colombie reste le premier producteur mondial de cocaïne, avec une production en hausse en 2024. Le gouvernement a changé de stratégie, privilégiant le développement alternatif à l’éradication forcée, mais les résultats sont limités. Les réseaux de trafic, désormais très internationalisés, renforcent l’influence des cartels mexicains dans le pays.
Les risques pour les voyageurs incluent les enlèvements, les extorsions, la criminalité urbaine et les attaques dans les zones rurales. Les déplacements doivent être strictement encadrés, notamment en dehors des grands centres urbains et dans toutes les zones frontalières, particulièrement celles proches du Venezuela, du Panama et de l'Équateur.