CAMEROUN
En 2025, le Cameroun reste confronté à une dégradation progressive de sa situation sécuritaire, affectée par des conflits régionaux, des tensions internes mal contenues et une gouvernance fragilisée par le vieillissement du régime de Paul Biya, au pouvoir depuis plus de 40 ans.
Les menaces sont multiples et géographiquement réparties :
Dans l’Extrême-Nord, la menace djihadiste reste vive. Boko Haram et sa faction dissidente (ISWAP) y mènent toujours des attaques régulières, notamment dans les départements du Mayo-Sava, du Logone-et-Chari et du Mayo-Tsanaga. Les enlèvements, les attaques de villages et les attentats y sont fréquents.
À l’Ouest et au Nord-Ouest, le conflit anglophone est toujours actif. Les séparatistes armés, réclamant l’indépendance de l’« Ambazonie », mènent des opérations de guérilla contre les forces gouvernementales et multiplient les enlèvements de civils, y compris d’enseignants, de responsables locaux et d’Occidentaux. Les affrontements sont particulièrement intenses dans les régions de Bamenda, Buea et Kumbo.
À l’Est, des incursions armées et des trafics en provenance de la République centrafricaine (RCA) déstabilisent les zones frontalières. Des groupes criminels armés y ont été signalés à plusieurs reprises, notamment dans les régions de Garoua-Boulaï et Bertoua.
Le Golfe de Guinée et les côtes camerounaises sont exposés à la piraterie maritime, avec des attaques sporadiques contre des navires marchands et des prises d’otages dans les eaux territoriales camerounaises, en particulier autour de Douala et dans la péninsule de Bakassi.
La capitale, Yaoundé, et Douala, la capitale économique, restent sous contrôle gouvernemental mais connaissent une hausse notable de la criminalité urbaine : vols à main armée, agressions, cambriolages et escroqueries visant notamment les expatriés.
Sur le plan politique, l’immobilisme du régime de Paul Biya, âgé de plus de 90 ans, entretient une incertitude sur la succession présidentielle. Des luttes d’influence larvées au sein de l’appareil sécuritaire et politique accentuent les risques d’instabilité. Les manifestations sont sporadiquement réprimées de manière brutale, et la liberté d’expression reste restreinte.
La corruption endémique, les tensions intercommunautaires et les difficultés économiques aggravent encore les frustrations populaires, notamment dans les grandes villes. L’inflation et les pénuries de carburant ont provoqué plusieurs mouvements de grève en 2024.
En conséquence, il est fortement recommandé d’éviter toutes les zones frontalières, l’extrême-nord, les régions anglophones et les zones maritimes non sécurisées. Les déplacements doivent impérativement se faire avec un accompagnement local expérimenté, en évitant les transports de nuit et en mettant en place des dispositifs de sécurité adaptés.