COMORES
En 2025, l’Union des Comores reste marquée par une instabilité politique chronique, aggravée par les tensions post-électorales et les difficultés socio-économiques persistantes. Le président Azali Assoumani, réélu en janvier 2024 à l’issue d’un scrutin largement contesté, continue de concentrer l’essentiel des pouvoirs exécutifs, législatifs et judiciaires. L’opposition, affaiblie par la répression et les arrestations arbitraires, est quasi absente du paysage institutionnel.
Le contexte politique est tendu, en particulier sur l’île d’Anjouan, traditionnellement frondeuse, où des manifestations ont éclaté en 2024 contre les résultats de l’élection présidentielle. Des affrontements entre manifestants et forces de l’ordre ont provoqué plusieurs blessés, et une militarisation de certains quartiers de Mutsamudu a été observée.
Sur le plan sécuritaire, les Comores ne connaissent pas de menace terroriste majeure, ni de conflit armé, mais la situation reste fragile. Les forces de sécurité sont souvent impliquées dans des actes d’intimidation, des violences contre des civils et des arrestations politiques. La liberté de la presse et d’expression est très restreinte, et des journalistes ont été inquiétés en 2024 pour avoir critiqué les autorités.
La situation économique reste très dégradée. Le pays dépend massivement de l’aide internationale, des transferts de la diaspora et des importations. Le chômage, notamment chez les jeunes, dépasse 30 %, et la pauvreté touche la majorité de la population. Les infrastructures de santé, d’eau et d’électricité sont en mauvais état, surtout en dehors de Moroni.
Les tensions sociales se sont également accrues autour de la vie chère, des pénuries fréquentes (carburant, médicaments, denrées de base) et des soupçons de corruption dans la gestion de l’aide publique. Des mouvements de grève dans les secteurs de l’éducation et de la santé ont été recensés fin 2024.
Les relations avec la France restent marquées par la question sensible de Mayotte, considérée par les Comores comme une île comorienne occupée illégalement. Cette revendication est régulièrement réaffirmée par le gouvernement, notamment dans les forums internationaux, sans pour autant dégénérer en crise diplomatique ouverte. Des risques à l’intégrité physique ainsi que des agressions verbales visant un public francophone peuvent donc exister.
Pour les voyageurs, la menace principale est liée à l’instabilité politique, aux tensions locales, à l’insuffisance des services de santé et à l’imprévisibilité administrative. Il est recommandé d’éviter les rassemblements, de se tenir informé de l’évolution de la situation, et de rester discret sur les questions politiques.