SOUDAN DU SUD

Plus de dix ans après son indépendance, le Soudan du Sud demeure l’un des pays les plus instables et dangereux au monde. En 2025, la situation sécuritaire y reste extrêmement dégradée, marquée par des conflits ethniques meurtriers, une gouvernance très faible, et une crise humanitaire prolongée.

Malgré l’accord de paix signé en 2018, les affrontements entre milices ethniques se poursuivent :
Les violences intercommunautaires restent quotidiennes dans plusieurs États du pays, notamment dans l’Upper Nile, le Lakes, le Jonglei et le Unity.
Ces affrontements impliquent pillages, enlèvements, incendies de villages et violences sexuelles systématiques, avec des conséquences désastreuses pour les populations civiles.

La mise en oeuvre de la transition politique stagne. Le gouvernement d’union nationale formé par Salva Kiir et Riek Machar reste fragile, et la fusion des forces armées en une armée nationale unifiée n’est toujours pas effective. Des tentatives de coup d’État ont été évoquées fin 2024, alimentant les rumeurs de nouvelles luttes de pouvoir. Riek Machar a été assigné à résidence en mars 2025.

Le pays compte en 2025 :
Plus de 2,2 millions de réfugiés à l’étranger,
Environ 2 millions de déplacés internes,
Et plus de 9 millions de personnes (soit près des deux tiers de la population) ayant besoin d’une aide humanitaire vitale, selon les Nations unies.

La situation est aggravée par des inondations cycliques, qui détruisent les récoltes et les routes, des flambées de choléra et de paludisme et un accès humanitaire restreint dans plusieurs zones à cause de l’insécurité.

Les journalistes, travailleurs humanitaires, membres du clergé et défenseurs des droits humains sont régulièrement victimes de menaces, d’intimidations, de violences, voire d’assassinats.
Des cas d’enlèvements et d’attaques ciblées contre des ONG et agences internationales ont encore été recensés en 2024, notamment dans les États d'Équatoria et du Nil Supérieur.

Le niveau de risque au Soudan du Sud reste maximal :
Tous les déplacements sont formellement déconseillés, sauf dans le cadre de missions spécifiques lourdement sécurisées.
Une analyse des risques préalable, des escortes armées, des plans d’évacuation et une coordination permanente avec les acteurs humanitaires locaux sont indispensables.
L’instabilité régionale, notamment le conflit au Soudan voisin, exerce également une pression croissante sur la frontière nord du pays.