SYRIE

La Syrie reste, en 2025, un pays profondément instable, marqué par l’effondrement du régime de Bachar al-Assad, survenu au début de l’année, à la suite d’un effondrement interne accéléré combiné à une perte de soutien régional et international. Cette chute a ouvert une nouvelle phase d’incertitude et de fragmentation, sans pour autant signifier la fin du conflit.

Depuis la disparition du régime Assad, le territoire syrien est plus morcelé que jamais, avec une multiplication des centres de pouvoir locaux. Les principales zones du pays sont contrôlées par des acteurs hétérogènes :

Les Forces démocratiques syriennes (FDS), alliées des États-Unis, conservent leur emprise sur le nord-est, bien que sous la pression croissante de la Turquie.

Des milices islamistes et proturques tiennent toujours le nord-ouest (Afrin, Idleb).

Le sud (Suweida, Deraa) est sous le contrôle de coalitions locales druzes ou tribales, qui revendiquent une gouvernance autonome.
Le centre (Homs, Hama) et certaines portions de Damas sont plongés dans un vide sécuritaire ou sous administration de comités civils improvisés, souvent infiltrés par des groupes armés.

Dans ce contexte chaotique, les cellules djihadistes de l’État islamique (EI) ont intensifié leurs opérations, notamment dans la Badia (désert central), autour de Deir ez-Zor et dans la banlieue de Damas, où l’absence d’un pouvoir central stable favorise leur résurgence.
Les frappes israéliennes et américaines se sont poursuivies en 2024–2025, visant des positions de groupes affiliés à l’Iran ou des dépôts d’armement laissés par l’ancien régime. La Syrie reste un théâtre actif du conflit régional israélo-iranien, en particulier dans les zones proches de la frontière sud.

Le pays est désormais livré à une anarchie sécuritaire :
Enlèvements, extorsions, pillages et règlements de compte sont quotidiens,
La criminalité organisée prospère, faute d’institutions judiciaires,
Les anciens services du régime opèrent parfois dans l’ombre, alimentant la peur dans les villes anciennement loyalistes.
L'accès humanitaire est extrêmement difficile : les ONG doivent négocier avec des autorités locales variées, parfois hostiles ou instables. Les déplacements de personnel étranger sont limités, très encadrés et souvent impossibles en dehors de missions ponctuelles avec protection armée.

Tous les déplacements sont formellement déconseillés sur l’ensemble du territoire syrien.

Les zones frontalières avec la Turquie, l’Irak, la Jordanie, le Liban et Israël sont instables et susceptibles d’être le théâtre d’opérations armées.

Damas, vidée d’une partie de sa population, reste sous tension, divisée entre milices rivales et autorités locales autoproclamées.
Les régions kurdes, bien que relativement plus sûres, sont menacées par des opérations militaires turques et des infiltrations djihadistes.

Tout accès humanitaire ou diplomatique doit être préparé avec des dispositifs de sécurité robustes, une analyse fine des interlocuteurs locaux, et des plans d’évacuation d’urgence.