NIGERIA
En 2025, le Nigéria reste confronté à une instabilité multidimensionnelle, marquée par la montée de la violence armée, des tensions économiques persistantes et un climat politique fragile. Le président Bola Ahmed Tinubu, élu en 2023, peine à imposer son autorité dans un pays fragmenté par les conflits ethno-religieux, l’insécurité et les disparités régionales.
Le Nigéria fait face à plusieurs crises sécuritaires majeures :
Dans le nord-est, les groupes djihadistes Boko Haram et ISWAP (Province d’Afrique de l’Ouest de l’État islamique) continuent de mener des attaques régulières contre l’armée et les civils, malgré les offensives militaires. Les États de Borno, Yobe et Adamawa restent les plus touchés, avec des enlèvements, des massacres et des attentats-suicides sporadiques.
Dans le centre et le nord-ouest, les violences intercommunautaires et les attaques de "bandits" armés sont en forte augmentation. Ces groupes pratiquent enlèvements contre rançon, pillages de villages et embuscades, notamment dans les États de Zamfara, Katsina, Kaduna et Niger. Ils opèrent souvent à moto et dans des zones forestières difficiles à contrôler.
Dans le delta du Niger, les tensions autour des ressources pétrolières persistent. Des sabotages de pipelines, des enlèvements d’ouvriers et des affrontements avec des milices locales sont régulièrement signalés, bien que moins intenses qu’au pic des années 2000.
Dans le sud-est, des groupes séparatistes comme l’IPOB (Peuple indigène du Biafra) mènent des campagnes de désobéissance civile et des actions violentes contre les forces de sécurité. Les journées de « ville morte » imposées par la force perturbent fortement l’activité dans les États d’Imo, Abia ou Enugu.
Le pays, première puissance démographique et économique d’Afrique, subit de plein fouet les effets de l’inflation, du chômage et de la dévaluation du naira. Les réformes engagées par Tinubu, notamment la suppression des subventions sur les carburants, ont provoqué une flambée des prix et des protestations sociales, parfois violemment réprimées.
La corruption reste endémique à tous les niveaux de l’administration, et les services publics (électricité, éducation, santé) sont très inégalement répartis sur le territoire. Les inégalités régionales et les frustrations socio-économiques alimentent la radicalisation et la criminalité.
Les risques pour les ressortissants étrangers sont très élevés :
Enlèvements contre rançon dans tout le pays, y compris dans les grandes villes.
Attaques terroristes, principalement dans le nord-est.
Banditisme armé sur les routes inter-États, notamment dans le nord et le centre.
Insécurité urbaine à Lagos, Abuja, Port Harcourt : vols violents, cambriolages, agressions.
Les déplacements doivent être strictement limités, encadrés par des mesures de sécurité robustes, et doivent éviter toutes les zones rurales et frontalières. Les missions diplomatiques et les ONG opèrent sous protection renforcée.